Un moment dédié au compositeur américain convie le public à redécouvrir une pensée musicale exceptionnelle et un répertoire prolifique. L'occasion de dialogues fertiles, de savoir-faire partagés et d'échanges établissant un lien entre écoute et recherche.
Influencé par Alfred North Whitehead (1861-1947), philosophe et mathématicien anglais défenseur de « l’organicisme », Carter conçut ses œuvres comme des parcours de vie qui empruntèrent certaines de leurs orientations à la littérature (Joyce), à la poésie (T.S. Eliot), à la danse (Balanchine) et au cinéma (Eisenstein). Avide de connaissance et toujours en quête de renouveau, Carter livra à propos des Variations pour orchestre (1954-55) une note d’intention qui vaut assurément pour la totalité de ses œuvres ultérieures. « J’ai essayé de donner une expression musicale aux expériences que chacun, aujourd’hui, peut avoir lorsqu’il est confronté à tant d’exemples remarquables et imprévus de changements et de relations de caractère, découverts dans la sphère humaine par les psychologues et les romanciers, dans le cycle de vie des insectes et de certains animaux marins par les biologistes, en vérité, dans chaque domaine de l’art et de la science. »
A compter des années 1980, l’apparition des œuvres nouvelles « connaît une stupéfiante accélération qui semble ne pas vouloir cesser » souligne Max Noubel, biographe et exégète du compositeur (Elliott Carter ou le temps fertile, Contrechamps Editions). Carter ayant accédé à la maîtrise de son langage à plus de 70 ans, seule une exceptionnelle longévité devait lui permettre d’en tirer profit [source : Le Monde].
Séminaire de recherche, table ronde, clés d’écoute et concert aideront à mieux connaître l’œuvre du compositeur
Les + :
Notes d’intention qui introduisent l’écoute, signées Gaëlle Fourré & Max Dozolme, étudiants du département de culture musicale
Exposition « Chère Mademoiselle… ». De Nadia Boulanger à Elliott Carter, à la Médiathèque Nadia Boulanger par Nathan Magrecki et Maxime Marchand, étudiants du département de culture musicale
Séminaire de Recherche
« Les Night Fantasies d’Elliott Carter, ou l’éloge de l’insomnie »
par Max Noubel
Alain Poirier, coordination
Elliott Carter décrivait ses Night Fantasies (1980) comme une « musique de l’insomnie » car, selon lui, elles empruntent à cet état psychologique si singulier « une humeur constamment changeante, suggérant les errements d’une pensée et des sentiments qui parcourent un esprit resté en éveil. » Cette sorte de « Kreisleriana contemporain », qui maintient l’auditeur dans un état de surprise permanent, s’est imposée comme un des chefs-d’œuvre du répertoire pianistique de la seconde moitié du XXe siècle. La conférence retracera la genèse de l’œuvre et tentera d’en montrer l’originalité harmonique, rythmique et formelle.
Maître de conférences à l’Université de Bourgogne Franche-Comté et chercheur au CRAL/EHESS, Max Noubel a notamment publié Elliott Carter ou le temps fertile (Genève, Contrechamps, 2000) et a collaboré aux Carter Studies (Cambridge University Press).
Table ronde
La pensée de Elliott Carter, ses liens avec la musique française, la place de Carter dans la musique américaine
Max Noubel, Sébastien Vichard, Alain Poirier, Emmanuel Ducreux
Avec la participation musicale de Juliette Jolain (Claude Debussy, Syrinx) et de Ricardo Carvalho (Elliott Carter, Scrivo in vento), étudiants de la classe de flûte de Julien Beaudiment.
La table ronde sera l’occasion de revenir sur les fondements de la pensée musicale d’Elliott Carter et son apport dans les domaines de la forme, du temps musical ou encore de la musique instrumentale. En cette année du centenaire de la naissance de Claude Debussy, sera également abordée la question de l’influence du musicien français et, plus largement, de la musique française sur ce grand compositeur américain.
Présentation de l’exposition « Chère Mademoiselle… » De Nadia Boulanger à Elliott Carter.
Par Maxime Marchand et Nathan Magrecki, étudiants du département de culture musicale.
Quelques clés d’écoute de la musique de Elliott Carter
Par Lara Bader et Anne-Lise Monin, étudiantes du département de culture musicale.
Concert
Note de programme à télécharger (PDF) par Max Dozolme et Gaëlle Fourré
Elliot Carter
Scrivo in vento pour flûte, Canon for three, Timpani Etude (Canaries), Bariolage pour harpe, Figment III pour contrebasse, Canon for three, March pour timbales, Canon for thre
Night Fantasies pour piano
Robert Schumann
Märchenerzählungen op. 132 - extraits
Steve Reich
Nagoya Marimba pour deux marimbas
Elliot Carter
Mosaïc pour octuor
Chiko Miyagawa, Eunji Han, piano
Ian McVoy, harpe
Ricardo Carvalho, flûtes
Gioele Coco, hautbois
Luc Laidet, clarinettes
Louis Quiles, Elouan Quelen, Alice Ricochon, Younjin Lee, percussions
Aya Kono, violon
Louise Brunel, alto
Loris Sikora, violoncelle
Felix Kail, contrebasse
Du 27 au 31 octobre 2020
Hybrides explorations
Les Subsistances
Hangar, 8 bis quai Saint-Vincent 69001 Lyon
Entrée libre sur réservation
Mardi 27 octobre, 18h30
Grégoire Manhès Killing Time
événement facebook
gratuit sur réservation auprès de Subs
« Trois riches personnes se retrouvent régulièrement pour jouer aux cartes. Un soir, lassées de parier de l’argent, elles se rendent compte que jouer n’a plus rien d’excitant. Gagner de l’argent n’est plus une motivation suffisante et il n’y a finalement plus d’enjeu. Elles décident alors de pimenter leur partie et de changer les règles : Le perdant de la prochaine partie perdra la vie. »
Créée et construite comme un long métrage hitchcockien, Killing Time est une pièce chorégraphique à suspens où chaque élément est traité de façon cinématographique.
Chorégraphie / Musique : Grégoire Manhes • Danseurs : Océane Crouzier, Eloïse Grastilleur, Grégoire Manhes • Éclairagiste : Mathilde Domarle • Scénographie : Océane Lutzius
Pièce chorégraphique présentée dans le cadre d’une semaine de création entre performance, danse, image, théâtre… à la rencontre des artistes du Post-diplôme Recherche et Création Artistique. Venez découvrir les expérimentations et les univers de quatre artistes transdisciplinaires, Romain Fazi, Néhémie Lémal, Grégoire Manhès, Sinem Sahin.
Une proposition de la CinéFabrique (École Nationale Supérieure du Cinéma et Multimédia), du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon (CNSMD), de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (Ensba Lyon). En partenariat avec les Subs, lieu vivant d’expérimentation artistique.