substitution_170x203_verti01
 

Le doctorat de musique

Les doctorants et les doctorantes

Année d’inscription 2023

2022_WEB_Doctorant_Recherche_Léo-Pensel

lÉo pensel, piano

Jeune talent prometteur, Léo Pensel est diplômé du CNSMD de Lyon (classe de Laurent Cabasso) et de la HEM de Genève où il obtient respectivement un Master de piano et un Master Piano Pédagogie (sous la direction de Cédric Pescia). Il est également Jeune Talent de l’Académie Musicale Philippe Jaroussky.
Il se produit dans de nombreux pays en Europe, mais également à Cuba et en Chine. En tant que soliste, il est invité à jouer avec le Philharmonique de Shanghai, l’ONPL, l’Orchestre de Chambre de Genève, l’O.N. de Cannes, le Camerata d’Istanbul et le Mozarteum de La Havane.
Il est lauréat de nombreux prestigieux concours et académies, notamment le Concours International d’Île de France, le Prix Philomuses à Paris, la France Music Competition, demi-finaliste au Concours International de Piano d’Istanbul, ainsi que la Fondation Royaumont, l’Académie de Villecroze, l’Académie Michel Plasson, la W. Kempff Stiftung. Enfin, il joue au sein de l’émission « France Musique, le live » de Clément Rochefort.
Passionné de musique de chambre, il se produit régulièrement en duo, en trio, et prend part à de nombreux projets. La recherche, la réflexion esthétique, ainsi que l’exploration de répertoires méconnus sont des éléments importants dans son approche de l’interprétation musicale. Il prépare actuellement un disque en collaboration avec le label Le Chant de Linos, qui illustrera son travail de doctorat sur les compositeurs turcs et français du XXe siècle.
www.leopensel.com

LA MUSIQUE POUR PIANO DES COMPOSITEURS TURCS DU XXe SiÈcle venus Étudier en France.

L’influence de la musique française chez Adnan Saygun, Cemal Reşit Rey, Cemal Ulvi Erkin et Ilhan Baran.

Ce doctorat est réalisé en cotutelle avec le CNSMD de Lyon, l’Université Lyon Lumière II et l’Université des Beaux-Arts Mimar Sinan d’Istanbul.
La recherche s’articule autour d’une approche multiple : historique, musicologique, esthétique et travail d’interprétation. Cette étude vise à approfondir l’influence de la musique française chez les compositeurs turcs du XXe siècle, tels qu’Adnan Saygun (1907-1991), Cemal Reşit Rey (1904-1985), Cemal Ulvi Erkin (1906-1972) et les générations suivantes, Ilhan Baran (1934-2016), etc. Venus étudier en France, ils se sont formés auprès d’éminents compositeurs et pédagogues français, comme Gabriel Fauré, Nadia Boulanger, Eugène Borrel, Henri Dutilleux, Vincent d’Indy, et bien d’autres. De cette rencontre stylistique est née la musique contemporaine turque. Leur éducation musicale en France ayant été déterminante, plusieurs questions se posent : quelle a été l’influence française dans l’écriture des compositeurs turcs et quels sont les témoignages de cet apprentissage auprès des cercles artistiques de cette époque ?
Cette étude impliquera l’exploration de plusieurs centres d’archives français et turcs, des fonds comportant des correspondances et des témoignages inédits, ainsi que des documents concernant les enseignements de Vincent D’Indy, Nadia Boulanger, etc. Ces recherches bénéficieront de la collaboration d’interprètes et de pédagogues spécialisés dans la musique du XXe siècle et le répertoire franco-turc, afin d’en saisir toutes les subtilités.
Ayant pour but d’encourager la compréhension de la musique contemporaine turque et son dialogue avec l’esthétique occidentale, cette thèse contribuera à mettre en lumière l’importance de cet échange.

  • Directrice de thèse : Muriel JOUBERT, Université Lumière Lyon 2
  • Co-directeur de thèse : Ahmet ALTINEL, Université des Beaux-Arts Mimar-Sinan, Istanbul
  • Professeur référent CNSMDL : Roger MURARO

Année d’inscription 2022

2022_WEB_Doctorant_Recherche_-Juan-Camilo_ARAOZ

Juan Camilo ARAOZ, LUTH

Juan Camilo Araoz est un luthiste et guitariste colombien, diplômé de l’Université Javeriana en 2006 où il travaille avec la guitariste cubaine Sonia Díaz. Depuis 2007, il consacre son activité à l’interprétation d’instruments anciens à cordes pincées (luth, théorbe, guitare baroque). En 2009, il arrive en France pour faire ses études au CNSMD de Lyon dans la classe de luth d’Eugène Ferré et de Rolf Lislevand, jusqu’à l’obtention de son Master en 2014.
Son intérêt pour les musiques et les instruments d’Amérique Latine l’amène, en 2009, à créer le projet Como era en un principio avec la chanteuse Ana María Fonseca et des instrumentistes spécialisés en musiques traditionnelles colombo-vénézuéliennes. Cet ensemble, qui propose des passerelles entre la musique baroque et les musiques traditionnelles latino-américaines, est lauréat du Premier Prix au concours de Musique de Chambre de l’Orchestre Philarmonique de Bogotá en 2009. Il remporte également des bourses de création et de circulation du ministère de la Culture de Colombie et de l’Institut des Arts de Bogotá.
Juan Camilo se produit comme luthiste et guitariste dans différents festivals et salles en Europe, en Amérique du Sud et aux États Unis.
L’envie de connaître et de partager plusieurs langages musicaux lui a permis de se produire avec des ensembles de différents horizons, du répertoire contemporain aux œuvres destinées au jeune public, en passant par les musiques latino-américaines.

LA PRATIQUE DU RASGUEADO DANS LE CÓDICE SaldÍvar No. 4 et Cifras selectas de guitarra de Santiago de Murcia : une approche de la tradition orale appliquÉe À l’interprÉtation historique.

Ce projet de Doctorat recherche et pratique a pour objectif de rassembler des outils et des éléments techniques permettant une interprétation plus ample et informée de la technique du rasgueado (strumming, batteries) dans les danses espagnoles contenues dans deux manuscrits pour guitare de Santiago de Murcia, en mobilisant aussi bien des sources historiques que des pratiques existantes de tradition orale.
Les deux manuscrits sélectionnés sont essentiels car il s’agit probablement des livres contenant la plus importante compilation de danses jouées en Espagne, au Portugal et dans le Nouveau Monde aux XVIIe et XVIIIe siècles. Trouvés au Mexique et au Chili, ces derniers constituent un témoignage de la circulation de musiques pour guitare à travers le monde hispanique pendant cinq siècles.
Ce travail cherche, en se servant d’outils ethnographiques, à faire un rapprochement entre le réceptacle vivant du rasgueado sur les guitares latino-américaines et les témoignages historiques fournis par les traités, la musique écrite, les chroniques et les documents, montrant ainsi un cas exceptionnel où, comme le souligne le musicologue mexicain Antonio Corona, la mémoire externe et interne, les documents et l’oralité se conjuguent et se complémentent.

  • Directrice de thèse : Anne DAMON-GUILLOT, ECCLA, Université Jean Monnet, Saint-Étienne
  • Co-directeur de thèse : Francisco VALDIVIA, Universidad de Sevilla
  • Professeur référent CNSMDL : Rolf LISLEVAND

2022_WEB_Doctorant_Recherche_OVADIA-Nadav

NADAV OVADIA, TYMPANON

Né en 1993, Nadav Ovadia est l’un des rares musiciens à se produire et à faire des recherches sur des tympanons-psaltérions européens historiques – pantaléon, tympanon, salterio, dulce-melos – reconstituant et faisant revivre leurs voix oubliées du Baroque, de la Renaissance et du Moyen Âge. Après des études auprès de Margit Übellacker à Francfort, Nadav Ovadia devient boursier du programme Chateaubriand Fellowship et obtient un Master du département de Musique Ancienne du CNSMD de Lyon. Il débute un Doctorat Recherche et Pratique en cotutelle, dirigé par Dr. Louis Delpech de la HfMT-Hambourg, Dr. Gaël Saint-Cricq de l’Université Lyon 2 et Yves Rechsteiner du CNSMD de Lyon.
Nadav Ovadia a joué du tympanon dans des concerts en Europe, en Extrême-Orient et en Israël, dans des salles de concert telles que le Wigmore Hall de Londres, l’AMUZ d’Anvers, la Casa da Música de Porto ou l’Auditorium de Lyon. Invité à ajouter les couleurs uniques du tympanon dans des enregistrements ou des productions d’opéras baroques, il participe à des émissions de télévision et de radio comme Stars de Demain d’ARTE et La Pause Thèse de France Musique.
Également percussionniste, il intervient régulièrement au sein du Tremolo Ensemble, quintette israélien de marimba et de percussions. Il s’est également produit comme soliste avec des orchestres de chambre en Israël et en Ukraine, dans des récitals et des concerts en Israël, aux États-Unis, en Amérique centrale ou en Europe. On le retrouve aussi dans des bandes originales de films, des productions théâtrales, etc. Parallèlement, Nadav joue régulièrement des timbales baroques et des percussions historiques, notamment au sein de l’orchestre israélien Barrocada.
Enfin, Nadav Ovadia est lauréat des bourses de l’America-Israel Cultural Foundation et de l’Adami.

une perle klezmer dans le salon des rois. Georg NoËLLI et son PANTALÉON-CYMBAL.

Cette thèse vise à reconstruire le pantaléon-cymbal, instrument de musique aujourd’hui perdu, ainsi que sa pratique musicale et son répertoire, tout en s’interrogeant sur sa signification culturelle et sur ses racines et connotations juives.
Le pantaléon-cymbal est un type de tympanon, un instrument à cordes frappées que le musicien joue avec deux baguettes, une dans chaque main. Le pantaléon-cymbal était présenté dans des cours royales, majoritairement germanophones, et dans des salons aristocratiques par un très petit nombre de musiciens au cours du XVIIIe siècle. Aucun modèle ni schéma d’un pantaléon-cymbal ne semble avoir survécu. Cependant, son élaboration à partir du tsimbl, le tympanon typique des klezmorim ashkénazes et son influence sur le développement du piano sont décisives. Plusieurs sources littérales et musicales, dont un répertoire limité de partitions écrites à l’origine pour le pantaléon-cymbal, nous documentent sur la pratique musicale très variée de cet instrument : en solo, avec un ensemble ou dans un orchestre, il pouvait jouer un rôle mélodique et/ou harmonique.

Mes recherches se focalisent sur Georg Noëlli, le dernier virtuose à se consacrer à cet instrument. Aujourd’hui méconnu, Noëlli fut probablement le musicien juif le plus célèbre au XVIIIe siècle. Musicien hautement qualifié et recherché par la noblesse, Noëlli côtoya des figures des Lumières et sa vie d’immigré fut étroitement liée à plusieurs reprises à l’histoire des Juifs européens au XVIIIe siècle. L’histoire de ce compositeur – qui se convertit finalement au christianisme – et de son instrument, soulève des questions concernant la réflexion autour de la musique et la mobilité de la manifestation des phénomènes culturels, allant du populaire au savant, de l’ashkénaze au séfarade, et du juif au chrétien.

  • Directeur de thèse : Gaël SAINT-CRICQ, IHRIM, Université Lumière Lyon 2
  • Co-directeur de thèse : Louis DELPECH, HfMT-Hamburg
  • Professeur référent CNSMDL : Yves RECHSTEINER

Année d’inscription 2020

photo1

Benjamin Delale, Clavecin

Benjamin Delale est fasciné depuis ses six ans par les instruments à clavier : clavecin, piano, orgue, clavicorde, piano-forte. Il fonde son interprétation sur sa haute sensibilité, son analyse rigoureuse du répertoire, et sa pratique quotidienne de l’improvisation. Après une licence de mathématiques et un troisième cycle de piano, il choisit les claviers anciens, qu’il étudie aux conservatoires de Caen et de Boulogne-Billancourt. Il obtient ensuite une licence au Pôle Supérieur de Paris, puis un master au CNSMD de Lyon, et termine cette année une licence de pédagogie musicale. En 2019, il fonde l’ensemble La Camerata Chromatica, avec lequel il organise de nombreuses résidences et concerts (Athènes, Torroella de Montgri, Ambronay, Lyon, Charolles…). Benjamin se produit régulièrement lors de récitals solistes, de concerts d’orchestre (Notre-Dame de Paris avec Philippe Pierlot, festival de l’APAS à Grignan, Chapelle Royale du château de Versailles…) et de musique de chambre (Printemps de Lanvellec, Festival des Lumières, Mars en Baroque…).

Rhétorique, chromatisme et modalité dans les madrigaux de Michelangelo Rossi

Cette thèse a pour objectif d’analyser d’un point de vue rhétorique les deux livres de madrigaux de Michelangelo Rossi (1601-1656). Elle se concentrera sur la question du langage musical dans ce corpus, et en particulier sur les procédés dits « chromatiques », dont ces madrigaux offrent un condensé unique : de nombreux dispositifs chromatiques expérimentaux y sont exploités avec radicalité, et constituent un ensemble cohérent et identifiable.

L’étude et la classification de ces différents procédés représenteront la dimension émique de ce travail, et seront fondées sur des outils analytiques contemporains à l’œuvre de Michelangelo Rossi. Cette analyse sera également enrichie par une approche plus structuraliste et moderne, qui représentera sa dimension étique, et qui fera appel à des structures analytiques entièrement nouvelles, partiellement inspirées par l’analyse triadique des théories Riemanniennes et Néo-Riemanniennes.

Ces deux approches complémentaires permettront de répondre aux grandes questions que posent ce répertoire exceptionnel : les outils usuels de la modalité sont-ils performants pour décrire ces dispositifs expérimentaux ? Comment sont-ils exploités par le compositeur d’un point de vue rhétorique, et avec quel positionnement esthétique et poétique ? Peut-on parler, dans certaines pièces où la mobilité modale est particulièrement excentrique, d’une forme d’amodalité, qui échapperait en partie aux règles de la théorie hexacordale ?

  • Directeur de thèse : Marc DESMET, laboratoire IHRIM, Université Jean Monnet, Saint-Etienne
  • Professeur référent CNSMDL : Jean-Marc AYMES, clavecin et orgue

wm_denoise_ne7Ja_Bien

Pierre-Louis De Laporte, Direction de chœurs

Pierre-Louis de Laporte, chef de chœur et d’orchestre, se passionne pour la direction d’ensembles dès l’âge de 15 ans. Son parcours de formation s’achève au CNSMD de Lyon, dans la classe de Nicole Corti puis de Lionel Sow, dont il est diplômé en 2020. Passionné par l’art et la science du son choral – notamment dans le répertoire a cappella – et par leur transmission, il s’engage dans un cycle doctoral à la suite de l’obtention de ses masters de direction de chœur et de pédagogie. Ses recherches, nourries et menées en parallèle de ses propres expériences artistiques, visent à explorer les liens entre placement des chanteurs et son de chœur. Désormais à la tête de plusieurs ensembles, à Paris et à Lyon, sa vie musicale l’amène à se produire dans des lieux prestigieux en France comme à l’étranger. Demi-finaliste en 2021 du concours Eric Ericson, hébergé par la radio suédoise, il fera en 2022 ses débuts comme chef invité avec le chœur de Radio France et le chœur de l’Opéra de Dijon.

La disposition des chanteurs : un outil au service du chœur.

Dans le domaine de la musique chorale, l’acte artistique se fonde sur la mise en présence physique, spatiale des chanteurs. De quels outils le chef de chœur dispose-t-il pour décider, judicieusement, le placement de chaque choriste ? Parmi les nombreux axes envisageables pour traiter cette interrogation, ma question est : comment la disposition des choristes agit sur le son du chœur et sur leur vocalité ?

Cette problématique peut se considérer à différentes échelles :

- A l’échelle individuelle : quelles sont les interactions entre un chanteur et ses voisins immédiats, et comment peuvent-elles influencer, à sa source, le son finalement perçu par les auditeurs ? De nombreux chefs de chœur traitent cette question de façon empirique, à l’image de Weston Noble, héraut des méthodes de voice matching. Dans une approche théorique, de récentes recherches proposent quelques pistes de réponse, qui s’appuient sur le lien entre vocalité et écoute, notamment à travers l’étude du vibrato et de la latéralité de l’audition des choristes.
- A une échelle plus globale : quels liens établir entre l’agencement d’un groupe de chanteurs dans un espace, et le résultat sonore global produit par la diffusion de leurs multiples voix au sein de cet espace ? Une fraction cruciale de cette vaste problématique questionne l’influence de l’espacement des chanteurs sur le son du chœur, et constitue ainsi le sujet de plusieurs recherches. En la matière, les travaux de Daugherty sont incontournables, et à rapprocher de ceux de Ternström sur le self-to-other ratio, qui quantifie l’équilibre sonore entre la perception que chaque chanteur a de sa propre voix d’une part, et de celle des autres choristes d’autre part. Le champ d’investigation des liens entre positionnement des chanteurs et son choral est d’une grande richesse. Face à la complexité des notions scientifiques concernées, il est indispensable que les différents travaux mis en œuvre soient éclairés par une approche artistique et pratique du problème. En tant que doctorant et chef de chœur, je suis fortement investi dans cette démarche de recherche. J’aspire ainsi à susciter une émulation dynamique entre les dernières avancées scientifiques et les pratiques les plus innovantes de l’art choral, tout en apportant ma contribution aux travaux d’exploration passionnants qui restent à accomplir dans ce domaine.

  • Directeur de thèse : Emmanuel REIBEL, IHRIM, ENS Lyon
  • Professeur référent CNSMDL : Lionel  SOW, direction de choeur

Publication

Communication sous forme de poser lors des  premières Rencontres Nationales des Recherches en Musique, 15 & 16 octobre 2020. Actes en cours de publication (versions provisoires des différentes contributions disponibles sous ce lien

Année d’inscription 2019

medren-basel-2019_c2a9-susanna-drescher_154

Baptiste Chopin, Psaltérion

Baptiste Chopin cultive un double parcours de musicien et de musicologue. Il joue du qanun (cithare arabe), du psaltérion (cithare médiévale) et du clavisimbalum (ancêtre du clavecin). Titulaire d’un Master d’interprétation spécialisée en musiques médiévales obtenu à la HEM de Genève en 2012, il a fondé son propre ensemble, Ballata, dédié au répertoire polyphonique profane de cette période. Il se produit par ailleurs avec d’autres ensembles, Lucidarium (Avery Gosfield), Canticum Novum (Emmanuel Bardon), La Note Breve (Simon Gallot), Ars Sonic (Olivier Féraud, Axelle Verner), La Symphonie Céleste (Alexandre Traube), Diwan (Francis Biggi)… Sur le plan musicologique, il a étudié à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne (Maîtrise) et à l’université Paul-Valéry Montpellier 3 (Master). Les deux facettes de son travail l’ont ainsi amené à vouloir les réunir de concert dans le cadre du Doctorat Recherche et Pratique en Musique proposé par le CNSMD de Lyon et l’université Lyon 2. Le fruit de ses recherches s’insèrent aussi bien dans les résidences auxquelles il participe au sein du Centre International de Musiques Médiévales de Montpellier ainsi qu’à l’occasion de régulières communications scientifiques portant sur ses travaux, lors de séminaires et journées d’études académiques. Titulaire du Diplôme d’État de Formation musicale obtenu en 2005 en Cefedem Auvergne Rhône-Alpes, Baptiste Chopin est également engagé sur le plan pédagogique. Il est Professeur d’Enseignement Artistique au CRR d’Annecy depuis 2005, où il y coordonne le département Formation musicale et enseigne cette discipline, ainsi que l’Histoire de la musique médiévale et l’analyse.

Possibilités musicales et techniques de jeu des psaltérions médiévaux en France et en Italie au XIVe siècle.

Bien qu’encore peu étudiées, la musicologie connaît mieux aujourd’hui les cithares médiévales que sont les psaltérions (cithares cintrées) et canons (cithares trapézoïdales). Les luthiers et quelques musiciens actuels qui s’y sont intéressés se sont surtout penchés jusqu’ici sur le XIIIe siècle, dans la péninsule ibérique ainsi que sur les instruments représentés à la cathédrale de Chartres. Bien peu sont ceux de plus qui s’essayent à une tenue de l’instrument qui correspond à l’essentiel de l’iconographie d’alors, à la verticale, contre le torse. Dans ce contexte, Baptiste Chopin s’appuie sur le collectage et l’analyse d’un large corpus documentaire iconographique (près d’un milliers d’entrée), littéraire et de rares archives pour élaborer des techniques de jeu cohérentes sur le plan pratique et leurs liens avec le répertoire conservé de l’Ars Nova et du Trecento. Ces recherches sont permises grâce au lien étroit tissé avec l’archéo-luthier Olivier Féraud, qui a élaboré pour lui un premier psaltérion cintré selon ces directions. Un deuxième instrument singulier sera reconstitué dans ce cadre, celui représenté sur la fresque monumentale du Camposanto de Pise, Il trionfo della morte, réalisée par Bonamico Buffalmacco au milieu du XIVe siècle. Dans ce travail de collectage, d’analyse de données de types divers, de mise en son, de mise en musique et d’ouverture vers le public d’aujourd’hui, Baptiste Chopin peut compter sur le soutien des institutions qui portent ce projet, CNSMD de Lyon et CIHAM, ainsi que de celui de ses trois encadrants :

  • Directrice de recherche: Marylène Possamaï, Université Lyon 2
  • Codirectrice de recherche : Gisèle Clément, Université Paul Valéry Montpellier 3, Centre International de Musiques Médiévales
  • Professeur référent: Pierre Hamon, CNSMD de Lyon, flûtiste à bec, compositeur.

Communications :

  • 6 juillet 2019 : MedRen Conference Basel. The medieval « pig-snout » psaltery in the 14th century : iconography, reconstitution,musical possibilities and playing technics.
  • 16 avril 2021 : Journées d’études Univ. Montpellier 3 / Centre International de Musiques Médiévales de Montpellier / Société Française d’Ethnomusicologie, Quasi tiennientes : l’esthétique sonore du psaltérion médiéval
  • 14-15 janvier 2022 : 2e Rencontres de Musicologie Médiévales de la Société Française de Musicologie / Université Paul-Valéry Montpellier 3 / Centre International de Musiques Médiévales de Montpellier. Le canon du Campo Santo de Pise : contexte iconographique et spécificités organologiques en vue d’une reconstitution instrumentale.

Capture d’écran 2022-01-05 à 16.24.53 (2)

Daniel GOTTFRIED, orgue

Daniel Gottfried est professeur d’orgue au Conservatoire de Vienne (Autriche) et organiste titulaire à l’église Ste-Catherine à Zurich (Suisse). Parallèlement à ses activités de recherche et d’enseignement, il poursuit une carrière de concertiste international. Il s’est produit dans des nombreux festivals d’orgue en France, Autriche, Italie et Angleterre, au sein de lieux prestigieux tels que la cathédrale de Chartres ou encore la cathédrale St-Étienne à Vienne. Il a également contribué à des projets de musique de chambre et il participe régulièrement à des productions avec orchestre. Avant d’intégrer le cursus du doctorat « Recherche et pratique », il a étudié l’orgue et la composition au conservatoire de Vienne (Autriche) afin de se perfectionner dans la classe d’orgue de François Espinasse et Liesbeth Schlumberger au CNSMD de Lyon.

L’emploi des ressources sonores des orgues d’Aristide Cavaillé-Coll dans les Symphonies pour orgue de Charles-Marie Widor

Les analyses détaillées de l’intégralité du corpus ont conduit à des investigations autour de la construction du style musical de Widor en revenant sur les influences que ses lectures des compositeurs immédiatement proches ont pu exercer. Étude sur des filiations avec les autres compositeurs, recherches et rapprochements avec les styles de Mendelssohn, Chopin, Liszt, Franck. Il s’agit d’observer comment les manières de ces compositeurs ont pu chez Widor lui suggérer son style comme aussi elles lui ont permis d’établir un instrument type finalement à la fois sensible aux rapports de Cavaillé-Coll mais aussi plus synthétique.

  • Directeur de thèse : Alban RAMAUT, ECCLA, Université Jean Monnet, Saint-Etienne
  • Professeur référent CNSMDL : François Espinasse, Orgue

Publication :

« Les registrations des Trois Pièces (1878) de César Franck : La registration comme moyen d’interprétation », in L’Atrium, revue électronique. Lyon : CNSMD de Lyon 2019, consultable en ligne ICI

Année d’inscription 2017

Violon

Etienne ESPAGNE, violon

Etienne Espagne a fait ses débuts à l’âge de 16 ans dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne avec le Concerto pour violon de Tchaikovsky. Il a depuis joué en récital et en soliste en Allemagne, Autriche, Russie, Suisse, France, Hollande, Chili, Japon et aux Etats-Unis. Après des études en France, aux Etats-Unis grâce à une bourse des fondations Georges Lurcy et Florence Gould (au New England Conservatory de Boston) et enfin à Vienne (Universität für Darstellende Kunst), Etienne s’intéresse aujourd’hui particulièrement au répertoire de musique de chambre du tournant des 18ème et 19ème siècles. Il fonde pour cela en 2013 le quatuor Onslow et les concerts de la Muse du Parnasse, et entame en 2017 un doctorat conjoint aux CNSMD de Lyon et à l’Université de Lyon 2. Il participe notamment dans ce cadre aux activités de la Fondation de Royaumont dans le cadre des séminaires du programme claviers et du Festival. Son violon a été fabriqué par le luthier français Charotte-Millaud, dans la première moitié du XIXe siècle.

George Onslow à Vienne, voyages réels et imaginaires

Le sujet de ma thèse porte sur les circulations de l’écoute musicale entre Paris et Vienne dans la première moitié du 19ème siècle, à partir du cas du compositeur George Onslow et de sa musique de chambre pour cordes. Ces circulations de l’écoute s’appuient sur celles de compositeurs, de musiciens, d’éditeurs d’œuvres musicales et de revues musicales, qui transfèrent et adaptent entre ces deux pôles de la vie musicale européenne des techniques de jeu et d’interprétation, des dispositifs de concerts en mutation rapide, et enfin des goûts et des imaginaires artistiques. Le rôle du violon dans ces cercles de musique de chambre des salons parisiens et viennois a notamment été relativement peu analysé, en comparaison du cas du piano. Les bouleversements politiques accélérés que connaissent la France et l’Autriche durant la période créent en sus une dynamique de brassage suscitant sur le plan de l’écoute musicale curiosité, animosité, et inspirations croisées dont il s’agit de dénouer certains des fils. La personnalité de George Onslow, compositeur français d’origine anglaise/écossaise, très reconnu dans son temps à travers l’Europe, aussi bien à Vienne qu’à Paris et vivant une bonne partie de son temps en Auvergne illustre de manière exemplaire les différentes formes de ces circulations.

  • Directeur de thèse : Emmanuel REIBEL, IHRIM, ENS Lyon
  • Professeur référent CNSMDL : Marc DANEL, violon

 

Orane photo 2019_1

ORANE MURAIL-ZIMMERMANN, alto

A l’initiative du Trio Artefacts, Orane Murail-Zimmermann est diplômée des CNSMD de Lyon (classe de F. Gneri) et de Paris (formation CA). Elle a reçu l’enseignement de musiciens à la carrière internationale tels que Lise Berthaud, Barbara Westphal et Michaïl Zemtsov, et poursuit actuellement sa formation en Doctorat (CNSMDL). Elle s’est également initiée à la musique baroque, et participe notamment au festival de Saintes. Parallèlement, elle s’intéresse à de nombreux styles de musique, participant à des ensembles de jazz, de musiques de film et créant ses propres arrangements de musiques traditionnelles européennes pour diverses formations, notamment le trio Artefacts. Elle enseigne au CRD de Bobigny et au CRI de Palaiseau et est lauréate du Concours de prêt d’instrument Mécénat Société Générale 2015. Site du Trio Artefacts

Malicorne et le folk revival français (1972-1981) : histoire, répertoire, arrangement. « La tradition réinventée, entre romantisme et uchronie musicale. »

Le mouvement folk, c’est d’abord le fermier Woodie Guthrie à qui un voyage de l’Oklahoma dans la misère jusqu’à la Californie permit d’apprendre de nombreuses chansons de cowboys et de les chanter ensuite au grand public ; c’est aussi les collectes des Lomax père et fils et de Pete Seeger qui sillonne avec Guthrie les Etats-Unis. Pacifiste et communiste, Seeger fait fi du maccartisme ; de là voit le jour un mouvement folk international, anticapitaliste, contre l’impérialisme américain, la culture de masse et la société de consommation et qui lutte pour sauvegarder la diversité culturelle. Attirés autant par les idéaux politiques de Pete Seeger que par le charme mystique du folklore français, de jeunes français passionnés par leur histoire veulent à leur tour créer leur propre musique. Comment alors redonner du sens à cette « musique du peuple » qu’est le folk, et comment la faire redevenir populaire ? Est-ce en prenant le parti d’une authenticité toute relative comme le font les puristes ou est-ce en actualisant le répertoire traditionnel comme peut le faire le groupe Malicorne ? Comment se dire engagé dans les combats de son époque lorsque l’on chante une musique majoritairement collectée au XIXe siècle ? En premier nous intéresse le rapport au temps du groupe Malicorne, qui en se revendiquant « alternatif », se révèle un peu hors du temps, ni dans le passé, ni dans le présent. Alors même qu’il bénéficie d’un air du temps et de dispositifs nouveaux qui lui permettent d’émerger : le projet de Malicorne a été rendu possible par un contexte particulier, celui du mouvement folk, qui propose une contre-culture, ou anti-pop culture, nourrie des revendications et des utopies de mai 68. Dans un paysage musical dominé par la pop culture et les yéyés, le mouvement folk cherche à créer une alternative. Cela passe par la redécouverte d’une musique endogène et non formatée, puisant ses racines dans les musiques traditionnelles. Celles-ci étaient aux mains de la vieille France pétainiste et des mouvements de jeunesse, expurgée dans les livrets scouts, plongée dans le formol par les Groupes folkloriques. Elles étaient affadies par la variété, dénaturée par l’opérette et voix lyriques (Canteloube). Mais cette volonté des folkeux de restaurer les chansons populaires dans une forme d’authenticité se heurte à certaines limites. D’abord celles de l’écrit, Malicorne partant principalement de recueils du XIXe siècle pour constituer son répertoire. Un fossé de plus entre tradition et folk, qui sera à l’origine d’une grande créativité. Le rapport aux sources du groupe est notre deuxième grande interrogation. S’opère une recomposition de l’espace – pour reprendre la formule de la géographe Morgane Montagnat (Montagnat, 2018) et ses « mondes du trad. » – , car Malicorne va juxtaposer et superposer les sources, faisant voyager les chansons populaires, dialoguer les sources ou les variantes d’une même chanson. S’y associe un travail de recréation. Les frontières deviennent quasi imperceptibles, entre faux-vrais et vrais-faux populaires, folklore imaginaire (Bartók) et citations postmodernistes. Au fil des ans, Malicorne devient expert dans l’écriture à la manière de et la falsification des sources, mais avec des idéologies bien différentes néanmoins des anciens collecteurs. Car il s’agit là d’un appel à l’imaginaire, les chansons populaires sont mises en scène, Malicorne exploitant l’univers du conte et magnifiant les complaintes traditionnelles, construisant de vraies trames narratives en musique. Se conjuguent ici temps historiques au pluriel, temps musical, et le temps légendaire et onirique d’une campagne idéalisée : d’où le terme d’uchronie.  La création d’un son inouï, composé d’instruments traditionnels et anciens, d’ici et d’ailleurs, mais aussi d’instruments modernes et amplifiés, vient compléter le tableau d’un univers Malicornien entre folk et uchronie. Le son de Malicorne bénéficie d’un important travail en studio. Maître dans l’art des polyphonies vocales a cappella, le groupe jongle entre opulence instrumentale et simplicité, la signature délicieusement ambivalente de Malicorne.

  • Directrice de thèse : Anne DAMON-GUILLOT, ECCLA, Université Jean Monnet, Saint-Étienne
  • Co-directrice de thèse : Béatrice RAMAUT-CHEVASSUS, ECCLA, Université Jean Monnet, Saint-Étienne
  • Professeur référent CNSMDL : John STULZ, alto

Publication :

« L’intérêt pour les productions musicales populaires à l’époque romantique en France : les chansons populaires de Gérard de Nerval et George Sand » – in la revue du conservatoire de Paris, 2019, disponible en ligne ICI

haut de page

Compléments

Post-diplôme de Grégoire Manhès | 2020

Les artistes chercheurs du Post-diplôme Recherche et Création Artistique présentent les formes de leurs explorations et restitution de leur année.

Post-diplôme Recherche et Création Artistique

Du 27 au 31 octobre 2020
Hybrides explorations
Les Subsistances
Hangar, 8 bis quai Saint-Vincent 69001 Lyon
Entrée libre sur réservation

Mardi 27 octobre, 18h30
Grégoire Manhès
Killing Time
événement facebook
gratuit sur réservation auprès de Subs

« Trois riches personnes se retrouvent régulièrement pour jouer aux cartes. Un soir, lassées de parier de l’argent, elles se rendent compte que jouer n’a plus rien d’excitant. Gagner de l’argent n’est plus une motivation suffisante et il n’y a finalement plus d’enjeu. Elles décident alors de pimenter leur partie et de changer les règles : Le perdant de la prochaine partie perdra la vie. »

Créée et construite comme un long métrage hitchcockien, Killing Time est une pièce chorégraphique à suspens où chaque élément est traité de façon cinématographique.

Chorégraphie / Musique : Grégoire Manhes • Danseurs : Océane Crouzier, Eloïse Grastilleur, Grégoire Manhes • Éclairagiste : Mathilde Domarle • Scénographie : Océane Lutzius

Pièce chorégraphique présentée dans le cadre d’une semaine de création entre performance, danse, image, théâtre… à la rencontre des artistes du Post-diplôme Recherche et Création Artistique. Venez découvrir les expérimentations et les univers de quatre artistes transdisciplinaires, Romain Fazi, Néhémie Lémal, Grégoire Manhès, Sinem Sahin.

Une proposition de la CinéFabrique (École Nationale Supérieure du Cinéma et Multimédia), du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon (CNSMD), de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (Ensba Lyon). En partenariat avec les Subs, lieu vivant d’expérimentation artistique.

en savoir plus

ENSBA    Logo-CNSMD    Logo Ensatt     Logo Cinéfabrique

Doc