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Nuit de l’Épopée

Le département musique ancienne inaugure la première Nuit festive de la saison, en lien avec la classe d'ethnomusicologie.

Mercredi 26 octobre

18h, 19h30 et 21h
Salle Varèse, gratuit
Restauration possible sur place

Département de musique ancienne
Odile Edouard, Jean Tubéry, Pierre Hamon et Anne Delafosse, préparation musicale
Junko Ueda, chant et satsuma-biwa

18h

Projection de Hoïchi sans oreilles, 3e épisode du film Kwaidan de Masaki Kobayashi, 1964

19h30

La Chanson de Roland
Junko Ueda : Chant de l’épopée des Heike

21h

J. F. Rebel : Les éléments
A. Campra : Tancrède (extraits)
Junko Ueda : Chant de l’épopée des Heike
C. Monteverdi : Il combattimento di Tancredi e Clorinda
Adrien Louis, médiation (étudiant du département de culture musicale)

Les étudiants du département de musique ancienne, sous l’égide des enseignants, poursuivent leur exploration d’un vaste répertoire et inaugure la première Nuit festive de la saison. En lien avec le cours d’ethnomusicologie, ils offrent une relecture des musiques anciennes et questionnent notre monde moderne, au travers du thème de l’épopée empreint de merveilleux et d’héroïsme. Ils interprètent des partitions nourries par les traditions orales et offrent à un public contemporain, le partage d’un temps donné pour découvrir « l’impermanence » de l’humanité.

Junko Ueda, à la voix sensuelle et empreinte du mystère du chant bouddhique shōmyō, s’accompagne d’un luth emblématique de la tradition musicale du Japon, le satsuma-biwa. Animée par un souffle épique, elle conte les guerres des clans Heike et Genji.
Puis ce sont la passion amoureuse et l’honneur chevaleresque qui embrasent le bouleversant Il combattimento di Tancredi e Clorinda de Claudio Monteverdi (1567-1643), absolu et inclassable, tenant à la fois de la cantate profane, de l’opéra de chambre, de l’intermède-pantomime. Amour fou et destructeur, sujet dont André Campra (1660-1744) s’empare lui aussi pour son opéra Tancrède dont on entendra des extraits orchestraux aux côtés de la symphonie de danse Les Éléments de Jean Fery Rebel (1666-1747). Et l’on se souvient de La Chanson de Roland qui sous la gloire et le sacrifice, introduit toutes les nuances de l’émotion et de la souffrance humaine. Cette célèbre chanson de geste et plus ancien texte littéraire en langue d’oïl, nous en apprend bien plus sur le XIe siècle, que la froide réalité d’une vérité objective.

En contrepoint et introduction, les images somptueuses de Hoïchi sans oreilles, extrait du film Kwaidan 怪談, vaste fresque expressionniste de Masaki Kobayashi (Japon 1964). Ce conte poétique et musical met en scène l’épopée et, par une subtile mise en abîme, la tradition narrative du satsuma-biwa. Son intense poésie et sa somptuosité picturale offrent une éloquente introduction aux interventions musicales de Junko Ueda qui suivront la projection.
Kwaidan ou Histoires des choses étranges (1904) est un recueil de nouvelles, transcription de vieux textes japonais, de l’écrivain irlandais Lafcadio Hearns (1850-1904), naturalisé japonais à l’âge de quarante ans et qui prit alors le nom de Koizumi Yakumo. Le film de Masaki Kobayashi, réalisé en 1964, parvient, avec un sens dramatique particulièrement efficace et une étrange beauté onirique, à transcrire visuellement tout le fantastique de ces histoires surprenantes, voire effrayantes, empreintes de spectres, de drames de l’orgueil et de la jalousie, comme de sagesse spirituelle et de raffinement musical (notamment par la présence d’instruments traditionnels japonais et la bande son de Takemitsu).

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