thizy-M

Saisons passées | saison 2013 - 2014

Récital de master
de Michaël Thizy, piano

Épreuves publiques de fin de cycles

Mercredi 25 juin
13:30 - Théâtre des Ateliers
5 Rue Petit David
Lyon 2e
04 78 37 46 30
entrée libre

Franz Liszt :  La Lugubre Gondole I (1882)

Alexander Nikolaïevitch Scriabine : Sonate pour piano N°10 (1912-13)

Franz Liszt : « Mazeppa » (Etude d’exécution transcendante N°4)

Pascale Jakubowski :  ζ Peg. (2013)
Concerto pour piano et ensemble instrumental

avec la participation de :
Florian Caroubi (direction)
Joidy Blanco (flûte)
Laura Martin (hautbois)
Cécilia Lemaitre-Sgard (clarinette)
Clara Manaud (basson)
Alexandre Rannou (trompette)
Rémi Gormand (cor)
Thomas Bousquié (trombone)
Antoine Brun (violon 1)
Marine Faup-Pelot (violon 2)
Dominik Baranowski (alto)
Themis Bandini (violoncelle)
Yannick Trotoux (contre-basse)
Lou Renaud-Bailly (Vibraphone et Cloches tubulaires)

Dimitri Chostakovitch : Prélude et Fugue N°15 op. 87 (1950-51)

Franz Liszt : « Saint François de Paule marchant sur les flots »
(1862-63)

Franz Liszt : La Lugubre Gondole II (1885)

Ce programme a été élaboré autour de la notion de forme musicale.

La forme s’y trouve déclinée sous deux visages principaux : d’une part comme structure identifiable et culturellement admise d’une œuvre musicale, d’autre part comme expérience de la construction du sens à partir du déploiement temporel du phénomène sonore.

Les œuvres interprétées dans ce concert proposent donc un parcours explorant certaines formes caractéristiques de l’histoire de la musique : elles côtoient la forme sonate, le prélude et fugue, et d’autres « formes » plus libres comme l’étude ou la légende.

Ce concert dans son ensemble est également pensé comme une ouverture à la possibilité de l’expérience d’une « grande forme », façonnée dans la perception par un jeu sur le retour et la réminiscence. L’un des aspects les plus évidents de ce travail se situe au niveau du choix respectif de la première et de la deuxième version de La Lugubre Gondole de Liszt comme première et comme dernière pièce de ce programme. Le rapprochement qui peut être établit entre la fin de la première et le début de la deuxième Lugubre Gondole constitue une invitation à considérer le déroulement de ce concert sur le modèle d’une conversation dont le cours, partant d’un point initial, décrirait un parcours à travers diverses régions, puis se refermerait sur une évocation de son point de départ, transformé.

Parcours semé de correspondances, de rencontres imprévues, de rapprochements rêvés, de liens explicites, il semble que le programme de ce concert propose un large champ de possibilités ouvert à la construction personnelle d’un sens. À l’image de la forme musicale, il demeure irréductible à la description objective de ses diverses composantes, indépendamment de leurs qualités d’intégration dans la perception subjective. Ce programme ne saurait être qu’une résonance, une appropriation, une cognition, un voyage singulier, il représente en somme un potentiel de retentissement dont la révélation est soumise à l’indétermination propre au phénomène vivant.

 

Michaël Thizy nourrit une vision de l’œuvre musicale comme système de relations vivantes générant un potentiel de retentissement chez l’auditeur. Pour lui, la place de l’interprète est à réfléchir dans un équilibre sans cesse reconstruit entre présence et effacement, afin de permettre la vie de l’œuvre.

Cette opinion s’est forgée peu à peu, suivant les méandres d’un parcours atypique.

Né en 1991, il envisage l’étude du piano à l’âge de 9 ans dans un cadre associatif. Le texte musical noté sur la partition ne lui parle pas spontanément, en revanche le geste instrumental sur le clavier est pour lui un mode de représentation éloquent. Ce regard l’engage à considérer chaque œuvre nouvelle comme une énigme à décrypter, un monde dont chaque élément doit être investi corporellement et gravé immédiatement dans la mémoire.

Ses premiers contacts avec un milieu spécialisé dans la musique datent de 2004.

Son regard s’oriente à ce moment-là vers l’écoute de la couleur du son, premier pas vers une imagination d’un autre ordre que celui du geste. Il suit ponctuellement des cours particuliers avec Pierre-Laurent Boucharlat et Roland Meillier, tout en continuant de tracer son propre chemin en autodidacte.

En 2006, il entre au CRR de saint Étienne dans la classe de piano de Roland Meillier. Son professeur, investi dans l’interprétation de la musique contemporaine, son professeur nourrit chez lui le goût pour la précision et le renouvellement de l’imaginaire sonore. Il étudie également la formation musicale, l’analyse, l’écriture et le chant lyrique.

Un DEM (Diplôme d’Etudes Musicales) de piano lui est attribué en 2008. Cette même année l’Opéra Théâtre de saint Étienne lui permet de se produire à deux reprises au sein du Festival « Piano Passion » consacré à Robert Schumann.

À ce stade, Michaël envisage de réinterroger son expérience du chant lyrique en l’orientant vers un enrichissement de son jeu pianistique : le partage de l’intention, l’équilibre dans la gestion de la dimension scénique de l’interprétation occupent sa réflexion. Il rencontre Marie-Josèphe Jude en 2008 puis, l’année suivante, Svetlana Eganian : deux chocs déterminants qui lui ouvrent une possibilité d’évolution dans la maîtrise de la sonorité et du phrasé.

En septembre 2009, il intègre le CNSMD de Lyon à l’unanimité du jury, dans la classe de Svetlana Eganian et Florent Boffard. En octobre 2011 il participe à la finale du « Concours International Gabriel Fauré et la Musique Française » de Pamiers (Ariège). Michaël obtient le DNSPM (Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien) en juin 2012.

En juin 2013, il remporte un Prix du Public lors du « Concours International de piano Alain Marinaro » (Collioure, Pyrénées-Orientales). La même année un Deuxième Prix d’ Interprétation Musicale lui est attribué lors du « Grand Prix de Piano du Lions Club » (Lyon).

Il se produit à plusieurs reprises au sein de l’ensemble « l’Atelier XX-21 » dirigé par Fabrice Pierre, dans le cadre de l’exécution de musiques contemporaines instrumentales, mais aussi dans celui de créations électroacoustiques.

En septembre 2013, la compositrice Pascale Jakubowski lui dédie un concerto qui est créé à l’occasion de son récital de fin d’études.

Michaël Thizy retire de ce parcours singulier un grand intérêt pour la question de la perception et de la transmission, prenant en compte la liberté des métamorphoses du sens musical chez le compositeur, l’interprète et l’auditeur. Il est l’auteur d’un mémoire de réflexion sur la perception de la forme musicale.

Épris d’une forme de liberté et de créativité, le jeune interprète envisage dès l’année prochaine d’approfondir sa pratique des musiques improvisées.

Téléchargez le programme de Michaël Thizy