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Saisons passées | saison 2013 - 2014

Récital de master
de Marine Goldwasser,
flûte à bec

Épreuves publiques de fin de cycles Musique ancienne

Mardi 17 juin
16:10 - Temple Lanterne
10 rue Lanterne
Lyon

entrée libre

Traditionnel roumain : Doina si sirba olteneasca
Suite de deux pièces issues du répertoire traditionnel de la région d’Olténie, d’après un enregistrement du flûtiste Marin Chisăr
avec la participation de David Lefebvre, petit cymbalum ; David Brossier, violon ; et Guillaume Hogan, contrebasse

Le fluier est un instrument traditionnel roumain encore aujourd’hui très présent dans toutes les régions de la Roumanie.
Cet instrument a traversé les âges à travers les mains des bergers, qui font aujourd’hui partie des derniers représentants d’une tradition orale séculaire.
Une vieille ballade roumaine raconte qu’un berger, ne voulant pas se séparer de sa flûte à l’heure de sa mort, demanda à ce qu’elle soit plantée sur sa tombe, pour que le vent quand il souffle, fasse jouer l’instrument.
On trouve dans des répertoires anciens du fluier des airs correspondant aux nombreuses circonstances pastorales : airs de pâturage, airs d’appel du troupeau…
Ces airs, qui avaient à l’origine des fonctions magiques, ont accompagné un mode de vie pastoral jusqu’à l’aube de notre siècle.
L’instrument n’endosse plus les même fonctions aujourd’hui, mais il a conservé dans son répertoire spécifique des réminiscences de ce caractère fonctionnel.
Selon moi le fluier a une portée hautement symbolique en Roumanie car il témoigne des racines profondes qui le relient à la figure mythique du berger.
D’après les témoignages que j’ai recueillis durant mes voyage en Roumanie, ce caractère est significatif pour chaque personne rencontrée, bien qu’elles aient une relation différente à l’instrument : il constitue une référence commune dans l’imaginaire collectif.

Joueur de fluier originaire d’Olténie, Marin Chisăr est une figure emblématique du folklore roumain. Ce musicien issu d’une famille de paysans a été révélé dans les années 70 à travers les festivals de folklore en Roumanie, et a joué notamment auprès de Gheorghe Zamfir. Son jeu caractéristique de celui des anciens, allié avec une expressivité si particulière, a contribué à rendre son style unique.

Anonyme :  Isabella, estampie
extrait du manuscrit de Londres (XIVème)
avec la participation de Kerstin Ansorge, harpe gothique et Myriam Ropars, vièle

Johann Schop : Pavane Lacrimae
avec la participation d’Albane Imbs, luth renaissance

Traditionnel roumain : Doina, hora și briul
Suite de danses au caval
avec la participation de David Lefebvre, petit cymbalum ; David Brossier, violon ; et Guillaume Hogan, contrebasse

Dans les répertoires traditionnels populaires de Roumanie, la musique qui n’a pas d’autre fonction que celle d’être simplement écoutée est finalement rare et spécifique. Bien que toujours liée à un contexte qui justifie son existence, la musique « pour soi » surpasse un usage circonstanciel et prend un sens esthétique nouveau.
La fameuse doina, typique du répertoire du caval, peut être placée dans cette catégorie de répertoires « à écouter »: les doina instrumentales, qui n’ont pas de variantes vocales dans la tradition musicale, fonctionnent comme des improvisations purement instrumentales.
Dans le cadre de ma recherche, à propos de la pratique actuelle du fluier, j’ai pu remarquer que cette fonction esthétique était beaucoup plus généralisée dans les répertoires des musiciens que j’ai rencontrés : jouée dorénavant dans des cadres de loisir ou de concerts, la musique est exposée à un souci esthétique indépendant de son contexte et de ses fonctions d’origine.
Cette suite sera composée d’une doina suivie d’une hora, danse mixte au tempo modéré très fréquente, ainsi que d’un briul, danse mixte au tempo rapide.

George Philipp Telemann : Fantaisie n°2 pour flûte seule

Betsy Jolas : Sonate à trois (1956)
avec la participation d’Etienne Floutier, viole de gambe et Bastien Terras, clavecin

Antonio Vivaldi : Concerto pour flûte à bec en Do M
avec la participation de Bastien Terras, clavecin ; Aude Walter-Viry, violoncelle ; Benoit Fallai, théorbe ; Rachel Cartry, alto ; Lucien Pagnon et Andre Costa, violon ; et Etienne Floutier, violone

Traditionnel roumain : Hora miresei, batuta și briul
Suite de danses au fluier
avec la participation de David Lefebvre, petit cymbalum ; David Brossier, violon ; et Guillaume Hogan, contrebasse

Les danses qui composent cette dernière suite sont issues d’un répertoire traditionnel plus moderne, emprunt de musique lautareasca. Étymologiquement, lautari provient de lăută (luth, cobza) et par extension il désigne les ménétriers (dont on trouve des traces dans les répertoires de chansons anciennes du Sud du pays, des complaintes à l’origine chantées par des musiciens tziganes mais adressées aux non tziganes). Lautar fait donc référence à la caste des musiciens tziganes du même nom, mais le terme a connu une dissociation progressive depuis la fin de l’esclavage des tziganes en Roumanie, si bien qu’il est utilisé aujourd’hui pour désigner toutes sortes de musiciens.

Marine Goldwaser étudie la flûte à bec au conservatoire de Strasbourg avant d’intégrer le CNSM dans la classe de Pierre Hamon en 2010. Un goût particulier pour le théâtre la conduit à développer des projets artistiques pluri-disciplinaires, (en qualité de musicienne dans le spectacle Le Dindon par la compagnie Le Guépard Echappée, ou à travers la création du cabaret klezmer Neftouli).
En parallèle à ses études de musiques anciennes, elle se passionne pour les musiques traditionnelles d’Europe de l’Est, apprend la musique populaire roumaine auprès du musicien moldave Adrian Receanu et voyage en Roumanie à la rencontre de musiciens et facteurs d’instruments traditionnels. Elle fait son mémoire de master sur les flûtes traditionnelles roumaines, et leur consacrera une partie de son récital.

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