Greffin Klein Alexandra

Saison passées | saison 2019 - 2020

ANNULÉ – Récital de Alexandra Greffin-Klein, violon

Musique de chambre

Jeudi 19 mars
18:30 - Amphithéâtre Darasse
3, quai Chauveau
Lyon 9e

Gratuit

 Femmes du Monde

Olga Neuwirth (Autriche) : Weariness heals wounds I (2017)
Chaya Czernowin (Israel) : For violin solo (1981)
Ketty Nez (USA) : Fiddler songs (2018)
Farnaz Modarresifar (Iran) : Le soleil, seulement le soleil (2018)
Clara Iannotta (Italie) : Dead wasps in the jam-jar (2014-2015)
Zosha Du Castri (Canada) : Patina (2018)
Kaija Saariaho (Finlande) : Nocturne (1994)
Sofia Martinez (Espagne) : Meditacion azul (2018)
Diana Soh (Singapour) :  new work (2020) Création mondiale
Hilda Paredes (Mexique) : Permutaciones (1985)
Elzbieta Sikora (Pologne) : Solo (1983)

Master-class le mercredi 18 mars

En partenariat avec GRAME dans le cadre de la Biennale des musiques exploratoires

Le récital « Femmes du Monde » : dix œuvres courtes composées au cours des 40 dernières années par des compositrices de différentes générations et différentes origines : certaines d’entre elles sont déjà connues internationalement – Kaija Saariaho, Elzbieta Sikora ou Chaya Czernowin ; d’autres sont des étoiles montantes – l’autrichienne Olga Neuwirth, qui m’a autorisée à transcrire pour violon sa pièce pour alto solo ; ou encore de jeunes compositrices démarrant leur carrière, telle que la jeune iranienne Farnaz Modarresifar, qui est également virtuose du santour.Quatre compositrices ont composé spécifiquement pour ce programme.  Les œuvres sont introduites en quelques mots au cours du concert.
Mon objectif en concevant ce programme était tout sauf de nature politique. Je dois dire en préambule que j’ai commencé à travailler à ce programme fin 2016, plus d’un an avant #metoo et tout ce qu’il a impliqué pour le mouvement féministe. Tout a commencé par une conversation avec un ami compositeur. Je lui disais combien j’aime les premières semaines passées à assimiler une œuvre nouvelle, lorsque je suis seule avec l’œuvre : une sorte de « tête à tête » au cours duquel j’essaie d’imaginer qui est la personne qui se tient derrière l’œuvre. Quelle sorte de personnalité il/elle a, ses qualités, ses peurs, ce qui lui tient à cœur, ses faiblesses, ses incertitudes etc. A ce moment précis, cela m’est complètement indifférent de savoir si le compositeur est vivant ou disparu : j’ai l’impression que j’ai avec lui/elle une de ces « conversations de minuit » qui se tiennent avec un verre de bon vin rouge, assis dans une cuisine, où l’on évoque la vie en général…
Je lui disais combien il est incroyable de pouvoir découvrir une personne rien que par la musique elle-même, si l’on y consacre assez de temps et assez d’attention. Ce moment est extrêmement important pour moi, car c’est là que je fais appel à mes résonances intérieures afin de devenir le meilleur défenseur de l’œuvre.
Je lui disais que cela pourrait être encore plus intéressant de ne pas connaître l’identité du compositeur. Ainsi il n’y aurait aucun biais ! Je me demandais s’il serait alors possible de deviner son âge, sa nationalité, son genre ?
C’est ainsi que nous en sommes arrivés à aborder la question des femmes  compositrices : à part quelques exceptions, ceci est un concept moderne. Il est surprenant de penser que, dans l’histoire, nous savons nommer des femmes écrivaines, peintres, sculptrices (bien qu’il leur ait parfois été difficile d’être prises au sérieux ou tout simplement d’être reconnues), mais très peu de femmes compositrices. La majeure partie de ce que nous écoutons et qui a été composé par des femmes date des années 60/70. Pourquoi ?
Voilà comment tout ceci a commencé. Aucune intention politique. Juste de la curiosité.
Depuis ce jour, je dispose de quelques réponses à ces questions. Nous en parlerons volontiers après le concert si vous le souhaitez !

Née en France dans une famille de musiciens, Alexandra Greffin-Klein entre au Royal College of Music de Londres dans la classe de Felix Andriewsky où elle obtient ses diplômes de soliste. Passionnée de musique de chambre, elle effectue un troisième cycle de quatuor à cordes à la Hochschule de Bâle dans la classe de Walter Levin et approfondit son apprentissage auprès de Günter Pichler (Quatuor Alban Berg) et de György Kurtag qui dira d’elle :
« Alexandra est une violoniste de grand talent, ainsi qu’une magnifique chambriste, d’une grande profondeur artistique. Elle est une musicienne complète d’une extrême finesse. » Elle consacre les premières années de sa carrière au quatuor Benaïm, avec lequel elle obtient de nombreux prix internationaux, parmi lesquels les 3ème Grand Prix du concours international de l’ARD à Munich et du Concours International de quatuor à cordes de Bordeaux, ainsi que le Grand Prix du Mozarteum à Salzbourg. Sa carrière prend alors un essor international et elle est invitée à  se produire dans de nombreux festivals et scènes prestigieuses en Europe, aux États Unis et au Japon. Depuis 2009, elle continue de se produire occasionnellement dans cette formation, notamment dans le spectacle de danse hip hop Boxe Boxe du chorégraphe Mourad Merzouki (en France, Finlande, Indonésie, au Maroc et à Hong-Kong), au sein du quatuor Diotima (DeSingel à Anvers, Konzerthaus à Berlin) et plus récemment du quatuor Parisii. Durant ces années de quatuor, une master class en 2006 au centre Hindemith avec le Quatuor Arditti est sa première rencontre frappante avec le répertoire contemporain.Elle partagera en 2007 avec ce même quatuor Arditti un concert au Klangspuren Festival (Autriche). Elle consacre depuis une partie importante de sa carrière à promouvoir la musique contemporaine et travaille étroitement avec les meilleurs compositeurs internationaux, tant en tant que chambriste (ensembles Cairn, Alternance, Multilatérale, Itinéraire, Sillage, et de façon permanente depuis 2012 au sein de Court-Circuit) qu’en tant que soliste. Elle se produit au Festival de Darmstadt en 2010 et reçoit en 2012 « 5 diapasons » pour son enregistrement du quatuor à cordes In Vivo de Raphaël Cendo. Philippe Hurel lui dédicace sa pièce pour violon seul « Trait » qu’elle crée à Paris en septembre 2014 et enregistre en 2016. Ce CD a reçu le grand prix de l’académie Charles Cros en Novembre 2016, « 5 diapasons » et figure dans la liste des « Indispensables de 2016 » de France musique. Plus tard cette même année elle effectue sa première tournée de récitals solo aux États Unis et interprète le concerto de Jonathan Harvey avec le Slee Sinfonietta sous la direction de Julien Leroy. Au festival MUSICA de 2017, elle se produit en récital avec son partenaire privilégié, le violoncelliste Alexis Descharmes et crée le concerto d’Antonio Tules sous la direction de Jean Deroyer. Ravie de partager sa passion du violon et du répertoire contemporain avec les jeunes artistes, elle donne régulièrement des master classes, à l’École Normale de Paris, Les Universités de Boston et de New York, la Eastman School of Music de Rochester, le New England conservatory de Boston, La Hochschule de Munich, le Conservatoire Central de Pékin et le Conservatoire Royal de Birmingham. Alexandra Greffin-Klein joue l’archet Ouchard de Charles Tates, généreusement prêté par sa famille, et un violon de Sebastian Klotz daté de 1756.