Depuis 2018, Maïté Chantrel s’occupe de la création et de la conception des costumes des danseur·ses du Jeune Ballet. Après des études d’arts plastiques et en costumes de scène, elle démarre sa carrière professionnelle en travaillant pour le carnaval de Notting Hill. Au fil des années, elle collabore avec de nombreuses compagnies de théâtre, de danse et de spectacle de rue.
C’est un métier très polyvalent et étant seule je suis en charge à la fois de la création, du patronage, de la coupe et de la réalisation.
Le point de départ de mon travail de costumière consiste à rencontrer le ou la chorégraphe afin de discuter de ses besoins en matière de costumes.
Il y a deux types de projets avec le Jeune Ballet : soit il s’agit d’une reprise d’une création déjà existante du répertoire de la compagnie ou du chorégraphe. Dans ce cas, mon travail consiste à réaliser des costumes en étant le plus fidèle aux costumes originaux : dans le choix des tissus, des couleurs, des formes… Ce travail me permet de découvrir de nouvelles matières et d’aller dans des directions artistiques et techniques vers lesquelles je ne serais peut-être pas allée spontanément, c’est toujours enrichissant et formateur.
Soit c’est une création originale pour le Jeune Ballet. Alors j’échange avec le ou la chorégraphe : Quel est son projet ? Ses envies ? Quelle musique ? Quelles sont les couleurs qui l’attirent pour ce projet ? … Ensuite, un gros travail de recherche se met en place autour des visuels, des couleurs et des matières afin que je puisse lui préparer un
« moodboard ». Une fois cela fait, je réalise des croquis et des échantillonnages de tissus pour chaque costume dans le but de créer un prototype pour que le chorégraphe puisse visualiser les futurs costumes.
Je dois réaliser des costumes adaptés à chaque corps et morphologie, il y a différents moments clé pour pouvoir arriver à cet objectif !
Premièrement, il y a les prises des mesures des danseur·se·s, et la réalisation d’un patronage de leur buste qui sera ma base de travail pour la suite. Je réalise ensuite des patrons sur-mesure avant de monter l’ensemble avec du tissu et créer le costume final. Un ou deux essayages sont nécessaires avant de finaliser le costume.
Selon le projet, je peux être amenée à réaliser des teintures, des accessoires, des coiffes… En utilisant divers matériaux comme du fil de fer ou du plastazote. D’autres fois, je suis également en charge de trouver les chaussures des danseur·se·s. Généralement, c’est de l’achat, mais un re-travail peut être nécessaire notamment au niveau de la couleur.
L’ensemble des costumes doit être prêt pour la première représentation qui a lieu mi-janvier. Pour chaque projet, il y a environ 3 à 4 semaines de travail. Cela dépend du nombre de costumes à réaliser, car il n’y a pas le même nombre de danseur·se·s sur chaque chorégraphie. Parfois il n’y a que 10 à 12 membres du Jeune Ballet et sur d’autres comme celui de (LA)HORDE les 22 danseur·se·s sont présents.
Une semaine avant la première, j’installe mon atelier dans les coulisses afin d’assister aux répétitions pour pouvoir effectuer les dernières retouches et finaliser les détails des costumes.
Le coût de chaque costume varie entre 60 et 80 euros et correspond à l’achat des matières premières.
La dernière étape de mon travail consiste à réaliser les fiches d’entretien des costumes pour Claude Murgia, qui prendra soin des costumes tout au long de la tournée, car je ne les accompagne pas. Après la première mon travail pour le Jeune Ballet se termine !