Claude Ballif © Patricia Dietzi
 

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Portrait : Claude Ballif

En marge des écoles et des systèmes, et dans une parfaite maîtrise des espaces et des sonorités, la musique de Claude Ballif couvre tous les domaines de la composition.

mardi 1er décembre

Entrée gratuite

Médiathèque Nadia Boulanger

17h
Inauguration de l’exposition, en lien avec l’évènement « Redonner la parole : un portrait de Claude Ballif »
élaborée par Léa Becvort, Gaëlle Fourré, Elisabeth Hochard, Claire Laplace et Simon Bollenot (étudiants du département de culture musicale),
avec la complicité de Franck Vaudray, Alain Poirier, Valérie de Wispelaere et l’équipe de la médiathèque.

Salle d’ensemble

18h
En marge, une leçon de liberté par Yves-Marie Pasquet
Les écrits de Claude Ballif par Alain Galliari

Claude Ballif : Cendres op. 1 pour 3 groupes de percussions & Chant de l’innocent pour flûte solo
Franck Vaudray : L de Lumière, pour accordéon et piano
Yves-Marie Pasquet : Dans le silence de la nuit

Classes de percussions et de musique de chambre
Yubeen Kim, flûte
Thierry Bouchet, accordéon
Laurence Garcin, piano

Amphithéâtre Darasse

20h

Classe d’orgue
Simon Bollenot, Emmanuel Culcasi
et Hina Ikawa
Classe de direction de chœurs et chœur atelier
Jeanne Bernier,
direction

avec la participation amicale de Jean-Pierre Leguay et Louis Robilliard

Jean-Pierre Leguay : Sonate n°1 pour orgue
C. Ballif : Sonate n°1 op. 14 La folie de la croix, pour orgue (extrait) – Chapelet op. 44 n°2

Claude Ballif (1924-2004)

Né en 1924, Claude Ballif connut des apprentissages musicaux différés par l’histoire, tant familiale (au gré des affectations militaires de son père, officier supérieur, notamment à Madagascar ou à Bordeaux) que par le cours de l’histoire (la Seconde guerre mondiale). Le socle de sa culture générale et son entendement de la musique étaient constitués quand, après de premières solides études musicales au Conservatoire de Bordeaux entre 1942 et 1948, il entra au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en 1948 (notamment, il y étudia la composition avec Tony Aubin et l’analyse musicale avec Olivier Messiaen). En 1951, déjà souverainement épris de sa liberté, il en démissionna sans le moindre diplôme.
De 1954 à 1959, son installation en Allemagne lui fut profitable ; grâce à une bourse du DAAD, il étudia au Conservatoire de Berlin avec Boris Blacher et Josef Rufer ; puis, pendant trois étés, il participa aux Ferienkurze à Darmstadt et y rencontra Berio, Maderna, Nono et Stockhausen ; enfin, c’est à cette époque qu’il acheva de théoriser son propre langage musical, la métatonalité.
À son retour en France, Claude Ballif travailla aux côtés de Pierre Schaeffer au Groupe de Recherches Musicales de l’ORTF. Puis il entama une éminente carrière d’enseignant au Conservatoire national de Reims puis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où, de 1971 à 1990, il succéda à Olivier Messiaen dans la classe d’analyse. Les dernières années de sa vie, jusqu’à sa mort en 2004, le virent chargé, par l’État vénézuélien, de rénover fondamentalement sa vie musicale. Désirant s’écarter des différents mouvements – novateurs ou conservateurs – qui ont scandé l’histoire de la musique occidentale après 1945, Claude Ballif a assis toute son écriture sur le son, en lucide héritier de Debussy et de Varèse. En son esprit, ce son, qui précède tout langage musical, fonde l’être humain et sa relation à la Nature. Formulée autant à l’écoute des cultures musicales orales et extra-européennes qu’auprès de Pierre Schaeffer, cette poétique nourrit la métatonalité, qui dépasse les univers tonal et atonal et qui grouille des potentialités offertes par les micro-intervalles.
En être à la curiosité jamais étanchée et à la savoureuse auto-ironie, Claude Ballif eut l’humilité d’honorer les interprètes de sa musique de chambre, non par servilité mais en exaltant leurs aptitudes enfouies : sa série des Solfegietto (un équivalent des Sequenze de Berio) et celle des Passe-temps l’attestent (voire Notes et Menottes destiné à des enfants). Quant à sa musique d’ensemble, orchestrale et lyrique, elle dévoile un inventeur (toute sa vie, il refusa de se qualifier de « créateur ») à la considérable envergure spirituelle, là où le son communique et conduit à l’espace.

[Source : Frank Langlois, ed. Durand-Salabert]

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