Orchestrebis © B. Adilon © B. Adilon Peter Csaba © Blaise Adilon
 

Toutes les actualités

Inspiration exotique

L'orchestre du CNSMD renouvelle son partenariat avec l'Auditorium de Lyon et inscrit à son répertoire deux œuvres extrêmement populaires : Ibéria de Debussy et Shéhérazade de Rimski-Korsakov.

lundi 24 novembre

19h

Propos d’avant-concert par Claire Laplace,
étudiante du département de culture musicale

20h

Orchestre du CNSMD de Lyon
Peter Csaba, direction

Auditorium de Lyon
149 rue Garibaldi, Lyon 3e
entrée libre
réservation sur le site de l’Auditorium

Au programme

Claude Debussy (1862-1918)
Iberia
Par les rues et les chemins – Les parfums de la nuit – Le matin d’un jour de fête

Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908)
Shéhérazade op. 35

« C’est Debussy qui a introduit en musique le rêve, le surréel, l’irréel, qui a eu le courage de demander des leçons à l’eau, au vent, aux nuages, à tout ce qui fuit, à tout ce qui passe », admirait Olivier Messiaen, dans son Traité de rythme, de couleur et d’ornithologie.
Cette leçon de poésie s’épanouit pleinement dans Iberia qui s’imprègne des « Images » de l’Espagne et retrouve à l’échelle de l’orchestre, ce folklore imaginaire déjà exploré dans les Préludes pour piano. De la partition jaillit une ardente plénitude, qui loin de toute facilité tapageuse, s’enrichit d’une sonorité propice aux envolées du rêve.

Inspiré par l’Orient et l’exotisme du pays des mille et une nuits, Rimski-Korsakov nous entraîne également dans un monde féérique, et signe une égale réussite face à la palette impressionniste de Debussy. Il écrit Shéhérazade qui porte à son apogée les multiples possibilités orchestrales et reste parmi les plus importantes adaptations de conte dans le domaine de la musique classique occidentale de l’époque romantique.
L’œuvre est essentiellement basée sur quelques thèmes, parfois abusivement attribués à des personnages alors que l’auteur explique qu’ils représentent plutôt des idées ou des situations. Un thème parcours l’œuvre dans sa totalité, celui joué au violon accompagné de la harpe et qui est introduit juste après l’ouverture massive aux cuivres. Le violon solo de Rimski-Korsakov, sur ce thème (ou en duo avec la harpe ou les contrebasses), est directement hérité des variations de Paganini et de l’idée fixe de Berlioz : se métamorphosant d’une exposition à l’autre, il exprime et suscite des sentiments radicalement différents voire opposés. De la grâce initiale, il devient romance béate, interrogation, passion vive, doute et crainte, puis tristesse infinie, via des variations virtuoses rappelant parfois le Concerto de Tchaïkovsky. Les autres thèmes sont tout aussi mobiles et expressifs.
Concernant l’extraordinaire couleur orchestrale de l’œuvre, on notera inévitablement son omniprésence : solo, duo, trio, solistes, percussions, triangle, pizzicati, masses, trompettes, tuba, tous les instruments ont leur rôle tantôt solistes, tantôt tuttistes, toujours intègres, pertinents. Il se s’agit plus d’instruments, mais de personnages physiques doués de raison, concourant à un but esthétique, chacun affirmant sa spécificité et sa richesse, tout en sachant se fondre dans la masse pour un effet plus grandiose.
Mugissements de la mer, sultan et princesse, échos joyeux d’une fête donnée à Bagdad, naufrage du navire sur un colosse de bronze… L’œuvre nous parle, mais que nous dit-elle ? Ces éléments ne constituent pas une histoire : nous n’en avons que les situations qui ne demandent qu’à être réorganisées, enrichies ou oubliées, tout du moins mises en scène. Pour ce jeu, Rimski-Korsakov a le génie de nous laisser maître du scénario ! Il dispose des éléments tout au long de l’œuvre, à nous d’imaginer ce que nous souhaitons en faire.

Sous la houlette de Peter Csaba, les étudiants du CNSMD ont chaque année l’occasion de rencontrer leur public dans ce lieu privilégié qu’est l’Auditorium. Et dans ces pages majeures du répertoire orchestral, les musiciens pourront idéalement faire valoir leur talent individuel et collectif.
Ce programme, également inscrit dans le cadre d’actions de l’Education Artistique et Culturelle, est donné le vendredi 21 novembre à Villard-Bonnot, en direction des scolaires.

L'orchestre du CNSMD © B. Adilon

haut de page