voix en trioB. Adilon Michael Praetorius Orchestre musique ancienne © B. Adilon Théorbe © B. Adilon
 

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Festa Candelarum

A la Chapelle de la Trinité, un programme Michael Praetorius par le département de musique ancienne, conduit par Bruno Boterf.

mardi 3 février 2015

20h

Chapelle de la Trinité
29-31, rue de la Bourse, Lyon 2e
Tarif unique : 12€
Réservation : Les Grands Concerts

FESTA CANDELARUM – MICHAEL PRAETORIUS

Département de musique ancienne du CNSMD de Lyon
Bruno Boterf, direction musicale

Vente de crêpes au profit de l’Unicef

Exposition en résonance à la médiathèque Nadia Boulanger du CNSMD,
réalisée par Clément Stagnol, Axelle Verner et Isaure Lavergne,
sous le regard de Jean-Yves Haymoz et de l’équipe de la médiathèque

Festa Candelarum ou la Fête des chandelles de Michael Praetorius

La Chandeleur n’est pas seulement la fête des crêpes, elle est la « fête des chandelles », en latin festa candelarum célébrée 40 jours après Noël. Elle commémore la présentation de l’Enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification de Marie.
La tradition veut que des cierges soient allumés en symbole de cette purification, ces cierges étant rapportés chez eux par les fidèles  afin de protéger leur foyer. C’est à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commencent. On se sert donc de la farine excédentaire pour confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir.
La Chandeleur est une fête importante qui clôture le cycle de Noël, c’est pourquoi notre programme comporte quelques pièces liées à la nativité du Christ.
Construit comme un ensemble cohérent, il suit le déroulement général et musical d’un office luthérien comportant, psaumes, pièces d’orgue, mouvements de l’ordinaire de la messe, motets. Débutant par des litanies, il se conclut avec le sublime Magnificat super Ut ré mi fa sol la.
L’effectif important sera constitué des chanteurs de la classe de chant de musique ancienne du CNSMD de Lyon, rejoints par les étudiants du département : luth, orgue, basse continue, viole, violon, cornet, sacqueboute, basson. [Bruno Boterf]

Prima pars

Sinfonia von “Gelobet und gepreiset” – Polyhymnia Caduceatrix & Panegyrica (1619)
Wir glaüben all in einen Gott​ 4 voce – Musae sionae part V (1607)
Christe der du bist Tag und Licht 12 voce – Polyhymnia Caduceatrix & Panegyrica (1619)
Missa 8 voce Kyrie – Musarum sioniarum (1607)
Missa 8 voce Gloria – Musarum sioniarum (1607)
Parvulus nobis nascitur – Musae Sioniae VI (1609)
Motet Canticum trium puerorum 8 voce – Musarum Sioniarum (1607)

Secunda pars

Missa 8 voce credo  – Musarum sioniarum (1607)
Wir glaüben all in einen Gott​ 3 voce – Musae Sioniae part V (1607)
Aus tiefer Not 8 voce – Musarum sioniarum (1607)
Missa 8 voce sanctus – Musarum sioniarum (1607)
Missa 8 voce agnus dei – Musarum sioniarum (1607)
Magnificat sopra Ut re mi fa sol la 6 voce – Megalynodia Sionia (1611)
Ecce Maria genuit 8 voce – Musarum sioniarum (1607)

Michael Praetorius (1571-1621)

ou le chaînon manquant du premier baroque allemand

Musicien protéiforme, Michael Praetorius demeure l’une des figures les plus emblématiques du premier baroque allemand aux côtés de ses illustres contemporains Schein, Scheidt et Schütz. Organiste et musicien d’église, il s’illustre à la cour de Wolfenbüttel auprès de son protecteur le duc de Brunswick-Wolfenbüttel, puis est nommé maître de chapelle de la cathédrale de Magdeburg vers la fin de sa vie. Très prolifique, il laisse des milliers d’œuvres, affectionnant tout particulièrement les répertoires sacrés.
Son nom reste aujourd’hui principalement associé à son écrit monumental, le Syntagma musicum (1614-1618), l’une des sources théoriques les plus importantes du premier baroque aux côtés de L’Harmonie universelle du français Marin Mersenne.
L’originalité de ce traité réside notamment dans la description qu’offre son auteur des instruments de musique en usage en son temps, agrémentée de planches gravées réalisées à l’échelle dont l’intérêt est inestimable pour qui s’intéresse à la lutherie ancienne.
En ce début du XVIIe siècle, à l’heure où Venise devient le centre musical de l’Occident, Praetorius se montre très vite réceptif aux innovations proposées par les compositeurs italiens. Cette attitude s’observe dans toute l’Allemagne qui devient un véritable foyer d’épanouissement du style ultramontain. En outre, dans les pays germaniques, la réputation des célèbres Gabrieli attire à Venise de jeunes compositeurs dont les plus connus sont sans doute Hans Leo Hassler et Heinrich Schütz. Les œuvres de Lodovico Viadana, l’un des précurseurs de la basse continue en Italie, se voient éditées à plusieurs reprises par l’imprimeur francfortois Nikolaus Stein ; ce fait témoigne de la réception extraordinaire que connurent ces pièces en Allemagne.
Comme un grand nombre de ses contemporains, Praetorius s’adonne à la technique de la polychoralité. Cette pratique vénitienne, dont les Gabrieli furent les grands maîtres, est née de la disposition particulière de la basilique Saint-Marc de Venise où les tribunes permettaient une disposition des voix en plusieurs chœurs. L’effet somptueux inhérent à ce procédé est tout à fait représentatif de l’esthétique baroque naissante. Les pièces données dans le cadre de ce programme en constituent quelques exemples.
L’apparition de la basse continue (ou continuo) est un autre bouleversement majeur dans les pratiques compositionnelles de l’époque, devenant à terme l’une des caractéristiques par essence de la musique baroque. Cette nouveauté consiste en l’ajout d’une ligne de basse instrumentale obligée, incluant une réalisation improvisée de l’harmonie pour soutenir les parties supérieures ; la basse continue est exécutée sur un instrument polyphonique tel que l’orgue, le clavecin ou le luth et ses dérivés. Praetorius introduit le continuo dans son œuvre de manière systématique après la mort de son premier protecteur en 1613, le duc de Brunswick-Wolfenbüttel.
Ce bref portrait montre que si la réputation de Praetorius en tant que théoricien semble avoir aujourd’hui éclipsé son œuvre musicale, aussi monumentale soit-elle, notre musicien n’en demeure pas moins une figure essentielle de sa génération, véritable passeur d’italianisme dans une Allemagne du Nord ancrée dans une tradition luthérienne désormais séculaire.
[Clément Stagnol, étudiant du département de musique ancienne du CNSMDL]

Département de musique ancienne du CNSMD de Lyon

Maeva Depollier, Juliet Dufour, Alice Duport-Percier, Camille Joutard ; Barbara Brzezinska*, cantus
Celia Heulle, Axelle Verner, altus
Eymeric Mosca, Marc Scaramozzino, tenor
Benoît Descamps ; Julien Miro*, bassus

André Costa, violon
Louise Bouedo, violone
Anissa Altmayer-Henzien, violoncelle
Maximin Catineau, Barbara Hünninger, Ondine Lacorne-Hebrard, viole de gambe
Albane Imbs, luth
Clément Stagnol, Simon Waddell, théorbe
Antoine Malette-Chenier, Marie-Domitille Murez, arpa doppia
Yuka Ando, Sena Choi, Clémence Niclas, Rémi Lecorché, flûte à bec
Isaure Lavergne, flûte basse et douçaine
Tiago Freire, cornet à bouquin
Guillaume Bernard, Adrien Muller, Julien Miro*, saqueboute
Matthieu Jolivet, Barbara Brzezinska*, orgue positif
Adeline Cartier, clavecin

Bruno Boterf, direction musicale
Après des études universitaires de musicologie, Bruno Boterf choisit de se consacrer au chant. Il prend rapidement place auprès des meilleurs chefs dans les Cantates et Oratorios de Bach et Haendel, les œuvres sacrées de Monteverdi, Cavalli, Mozart et Rossini…. Dans le même  temps il s’initie aux arcanes de la musique médiévale tout en pratiquant la musique contemporaine au sein du Groupe Vocal de France ou  avec les ensembles 2e2m et l’Itinéraire.
Sur scène il s’est produit dans de nombreux opéras sous les directions de Jean-Claude Malgoire, William Christie, Marc Minkowski, Hervé Niquet… tout en collaborant régulièrement  avec Mireille Larroche et la Péniche Opéra.
Passionné par la musique de la Renaissance et du début du Baroque, Bruno Boterf collabore avec les ensembles Akâdemia, Les Passions, William Byrd, Mensa Sonora, Les Witches, Les  Sacqueboutiers ou La Fenice… Il voue une prédilection pour le répertoire français de la fin du 16ème siècle et pour la chanson française polyphonique.
Titulaire du Certificat d’Aptitude de Musique Ancienne, Bruno Boterf, a enseigné au CRR de Tours ainsi qu’au Conservatoire Royal de Liège. Il est professeur de chant spécialisé en musique ancienne au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse (CNSMD) de Lyon. Il est l’invité régulier de centres polyphoniques et autres structures pour des cours et master-classes. Il est  également amené  à assumer la direction musicale de projets impliquant chanteurs et instrumentistes dans le répertoire pré-baroque et baroque (Motets et Messes d’ Henri Du Mont, Motets et psaumes de  Praetorius, Vêpres de Monteverdi, Cantates et Messe en si mineur de Bach)
Ces expériences polyphoniques et sa participation  aux projets de l’Ensemble Clément Janequin  pendant plus de 20 ans l’ont conduit à créer son propre ensemble, Ludus Modalis, ensemble vocal et parfois instrumental, dont le répertoire trouve sa source dans la musique vocale de la Renaissance et du début de l’ère Baroque.
Il a participé à de nombreux enregistrements pour les firmes Harmonia-Mundi, Ricercar,  Alpha, Erato, CBS, Auvidis,  Ramée avec Ludus Modalis et plus  récemment Ricercar pour les premiers volets d’un projet  Henry Du Mont dont il assume la direction artistique.

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