Soirée lyrique 2015 du CNSMD de Lyon Soirée lyrique © B. Adilon Bernard Rozet DR.
 

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Cluedo opératique

L'amphithéâtre de l'Opéra de Lyon accueille les Soirées lyriques pour trois œuvres mises en scène par Bernard Rozet et interprétées par les solistes des classes de chant.

vendredi 13 février, 15h et 20h
samedi 14 février, 18h

Amphithéâtre de l’Opéra de Lyon
Tarif unique : 12 €
Gratuit dans la limite de places disponibles pour les étudiants et – de 26 ans

Location à partir du 05/02 au CNSMD de Lyon
Renseignements : 04 72 19 26 61
reservation@cnsmd-lyon.fr

Soirées lyriques du CNSMD de Lyon

Solistes des classes de chant
Bernard Rozet, mise en scène
Agnès Melchior et Philippe Grammatico, préparation musicale et piano
Frédéric Bertrand, vidéo
Eric Chambon, costumes
Franck Dusseux, lumière
En partenariat avec l’Opéra de Lyon

Au programme

Paul Hindemith (1895 – 1963)
Hin und Zurück op. 45a
pour soprano, ténor, basse et 9 instruments

Suzanne Giraud (1958)
Neuf-cent-vingt-six et demi
pour soprano, ténor, baryton, basse et piano

Isabelle Aboulker (1938)
La Lacune, d’après l’œuvre de Ionesco
pour deux sopranos, ténor, baryton et piano

D’une saison publique à une autre, les soirées lyriques restent un évènement attendu qui met en valeur et en scène les étudiants des classes de chant.
« La vie est courte, mais un opéra peut être très long ! » faisait remarquer spirituellement Chari Shanker, directeur de l’Opéra de San Francisco. Aucun danger avec cette nouvelle édition des Soirées lyriques qui présentent trois opéras miniatures de type cabaret ou petites formes lyriques contemporaines construites en opposition aux opéras sur-dimensionnés des années 20 du siècle dernier. Sur une mise en scène de Jean-Philippe Amy, mariage, famille et haut dignitaire sont soumis à rude épreuve, celle d’un humour noir et incisif qui fait fi des conventions sociales de l’époque.
En lever de rideau, Hindemith révèle avec Hin und Zurück un talent inattendu de dramaturge, et du burlesque à la saveur de music-hall et accents jazzy. S’il garde un style percutant sans sentimentalité aucune, il traite en un acte d’une intrigue de crime passionnel avec beaucoup d’esprit. Sur un livret de Marcellus Schiffer auteur de revues de cabaret, ce mélodrame écrit en 1927 s’inscrit dans le mouvement artistique nommé Neue Sachlichkeit (Nouvelle objectivité), né en réaction contre l’expressionnisme, et allie les techniques musicales d’avant-garde à la musique dite « vulgaire ».
Le texte de Neuf-cent-vingt-six-et demi n’est pas très éloigné de l’esprit surréaliste des années 1920 : on le doit à un mystérieux Jean-Nestor Debazille, parfait inconnu dont le nom intrigue, Nestor étant celui du chat de Suzanne Giraud, passé à la postérité depuis qu’elle lui a dédié en 1999 Décision/Indécision ! Dès lors, elle a avoué se cacher derrière ce pseudonyme avec son mari, auquel se joint un « ami » dont la contribution est mystérieusement qualifiée d’essentiellement involontaire.
La lacune s’inspire de Ionesco et se moque des grands de ce monde. Cet opéra de chambre repose sur l’écriture sensible et drôle d’Isabelle Aboulker qui utilise magnifiquement les jeux de mots et les silences abrupts pour une pochade qui touche notre sensibilité.

Cluedo opératique – Bernard Rozet, mise en scène
Ces trois ouvrages ont en commun de mettre en scène des couples dans des situations inattendues. L’humour et le second degré sont toujours présents. Dans chaque ouvrage, la tension est palpable et l’action avance sans cesse en équilibre entre comédie et tragédie.
Dans Hin und zuruck, un mari jaloux et amoureux tue sa femme avant de retourner l’arme contre lui ; dans Neuf-cent-vingt-six et demi Robert anéantit sa famille et détruit son passé ; et dans La lacune, une bourgeoise au bord de la crise de nerf pourrait bien passer à l’acte… A moins que ce ne soit son mari.
J’ai choisi de situer l’action de ces trois opéras dans un lieu unique. Un espace dans lequel se  déroulent des scènes de reconstitution policière sous le regard d’un commissaire épaulé de ses assistants. Les acteurs chanteurs attendent leur tour, le signal pour entrer dans le jeu et tenir leur rôle. La reconstitution nous permet de prendre du recul par rapport aux situations données et propose une manière ludique d’aborder ces trois moments, d’inventer une mise en abime pour donner du relief à ces trois petites histoires, ces trois faits divers d’aujourd’hui. Nous jouerons avec les clichés et les codes du genre. Ils sont nombreux ! Qui sera tué ? Qui tuera ? Le mari jaloux ? La femme volage ?  L’académicien abusé ? La tante sourde muette ? Ou l’ami de la famille ? Nous vous donnons rendez-vous pour jouer avec nous dans ce cluedo opératique à l’amphithéâtre de l’Opéra transformé pour l’occasion en scène de crime…

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