Torres Deni

Saison passées | saison 2015 - 2016

Récital de master de Deni Armonia Torres, clavecin

Épreuves publiques de fin de cycles Musique ancienne

Vendredi 10 juin
11:00 - Temple Lanterne
10 rue Lanterne
Lyon

Gratuit

Avec la participation de André Costa (violon), Angelina Holzhofer (violon), Véronique Bouilloux (alto), Sacha Dessandier (violoncelle), Léo Fernique (contre ténor)

En 1747, J. S. Bach entreprend un voyage à Potsdam à la demande de son fils Carl Philip Emanuel qui travaillait alors au service de Frédéric le Grand. En compagnie de son fils ainé Wilhelm Friedemann, le « vieux Bach », comme il était nommé à l’époque, rencontra le roi. En imaginant cette rencontre, j’ai conçu ce programme comme un voyage à travers l’Allemagne du XVIIIe siècle. D’abord avec la vertigineuse fantaisie de Wilhelm Friedemann en do mineur, en passant par l’élégance de la quatrième sonate wurtembergeoise de CPE Bach, avec ses reprises variées improvisées, pour finir avec le prélude et fugue en la mineur de J.S. Bach BWV 894, qui est une transcription du triple concerto pour flûte, violon et clavecin BWV 1044.
La deuxième partie est consacrée à la musique de chambre, avec l’air «Misero pargoletto», extrait du troisième acte de l’opéra « Demofoonte » de Carl Heinrich Graun, maître de chapelle à la cour de Frédéric le Grand et grand compositeur d’opéra de la scène lyrique berlinoise de la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’histoire de Demofoonte, roi de Chersonèse et de Thrace, telle que nous la raconte le livret de Metastasio, est la suivante : il doit chaque année sacrifier une jeune vierge de son peuple. Il demande à l’oracle d’Apollon quand prendra fin cette cruelle exigence. L’oracle répond : « Quand l’innocent usurpateur d’un trône se connaîtra lui-même. » La suite de l’opéra donnera la solution de l’énigme. Demofoonte a des filles, mais il les a fait élever en lieu sûr afin qu’elles échappent au sacrifice. Son ministre Matusio, qui a lui aussi une fille, Dircéa, veut faire de même mais le roi, refusant le tirage au sort, condamne la jeune fille. Il ignore toutefois que Dircéa est mariée secrètement à son propre fils, Timante, héritier du trône, à qui il destine Creusa. Celle-ci est en fait aimée du fils cadet du roi, Cherinto. Creusa, offensée du dédain de Timante, veut s’en aller et repousser Cherinto. Demofoonte découvre alors le mariage secret de Timante et Dircéa. Il les condamne à mort, puis les gracie. L’air « Misero pargoletto » se situe au IIIème acte. Matusio apprend, par une lettre de sa défunte femme, que Dircéa n’est pas sa fille, mais celle du roi : elle est donc la soeur de Timante. Heureusement, celui-ci apprend d’un document laissé par sa mère qu’il n’est pas fils du roi, mais de Matusio. Il peut donc aimer Dircéa sans obstacle. La prophétie se réalise : il était usurpateur sans le savoir, et le sacrifice des vierges peut donc cesser. Demofoonte donne Creusa pour épouse à Cherinto, son unique héritier légitime. (D’après le Dictionnaire chronologique de l’Opéra – Le Livre de Poche).
Enfin, le programme se termine par le concerto en si mineur pour clavecin et cordes de Georg Anton Benda. Ce dernier, frère de Franz Benda, était second violon dans la chapelle de Frédéric le grand. Il était connu pour son originalité et sa douceur musicale.

Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784) : Fantaisie en do mineur FK nv2
Carl Philipp Emmanuel Bach (1714-1788) : Sonate en Si bémol majeur Wq.49/4 avec reprises variées composées par Deni Armonía Torres
Un poco Allegro
Andante
Allegro
Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Prélude et Fugue en la mineur BWV 894
Carl Heinrich Graun (1704-1759) : Aria “Misero pargoletto”, extrait de l’opéra « Demofoonte » acte III, scène V air de Timante (1746)
Georg Anton Benda (1722-1795) : Concerto pour clavecin et cordes en si mineur
Allegro Arioso un poco Adagio
Allegro

Née au Mexique, Deni Armonía Torres commence l’apprentissage du clavecin à l’âge de neuf ans à l’École Nationale de Musique de Mexico. Titulaire des bourses de la Fondation Turquois et de la Fondation Anna Riera, elle part étudier à Monaco, Strasbourg et Barcelone où elle a obtenu son diplôme supérieur de musique avec mention très bien à l’ESMUC (Ecole Supérieure de musique de catalogne) en Espagne.
Elle a travaillé avec les plus prestigieux clavecinistes internationaux tels que Béatrice Martin, Luca Guglielmi, Aline Zylberachj et Camille Mugot-Drillien. Intéressée par d’autres sonorités, elle a également étudié le pianoforte avec Arthur Schoonderwoerd et l’orgue ibérique avec Javier Artigas. Son goût pour la direction de chœur l’a encore amené à suivre l’enseignement de Catherine Bolzinger.
Elle a collaboré en tant que claveciniste et organiste avec Le Concert des Nations sous la direction de Jordi Savall et Mafredo Kramer, avec l’ensemble Ars Nova Barcelona et l’ensemble Atrium. Elle a été invitée à se produire au Festival Mars en Baroque de Marseille au Château Borely pour un dîner-concert intitulé « Une soirée chez la Baronne ». Elle a aussi participé au projet WorkinGOpera sous la direction de Mara Galassi pour une mise en scène de l’opéra Il ritorno d’Ulisses in Patria de Claudio Monteverdi et au projet pédagogique L’Orfeo de Monteverdi au théâtre royal de Madrid sous la direction de Antonio Montaño. Souhaitant transmettre sa passion, elle a enseigné le clavecin, la basse continue et la musique de chambre à l’école municipale de Granollers en Espagne.
Passionnée par la voix, Deni Armonía obtient en 2016 une bourse Mécénat Musical Société Général avec son projet « Aires Virreinales ». Ce projet a pour objectif de créer un ensemble professionnel dédié à la musique vocale baroque mexicaine, encore très peu connue. Elle souhaite en parallèle promouvoir la musique vocale française au Mexique, projet qui prendra forme avec le soutien de la Faculté de Musique de Mexico.
Elle prépare actuellement un Master d’interprétation au CNSMD de Lyon avec Jean-Marc Aymes et Dirk Böerner. Elle a élaboré dans ce cadre un mémoire de recherche consacré aux reprises variées de C. P. E. Bach.