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Comment abordez-vous ce Marsyas ?   
Dylan : Je n’ai jamais eu l’occasion de jouer la musique de Wolfgang Rihm et je dois dire que c’est une musique complexe à interpréter, mais tellement riche de part l’orchestration et le rapport entre les parties de trompette solo et percussion solo. C’est toujours très instructif de rencontrer un nouvel univers musical surtout quand on a l’occasion de jouer avec un orchestre symphonique dans une superbe salle. Nous avons tous progressé à travers ce projet et l’avantage de jouer avec des étudiant·es du même établissement, des ami·es, c’est que l’énergie nous porte à donner le meilleur de nous-mêmes. Le plus surprenant c’est la fin de l’œuvre, une sorte d’aparté se crée avec un style très typé jazz. Je trouve ça assez excitant de surprendre le public. Si on s’imagine le récit mythologique qui se cache derrière cette pièce, tout prend forme et tout devient assez évident dans l’interprétation.
Louis : Je suis super content de jouer Marsyas pour la première fois, c’est une occasion rare de pouvoir jouer en soliste avec orchestre, et encore plus en duo avec orchestre ! Pour la partie percussions, je vais jouer du marimba et 7 toms. Les deux « instruments » sont utilisés de manière complètement différente par le compositeur. Les trémolos de marimba servent beaucoup d’écho à la trompette, alors que les toms ont un rôle beaucoup plus soliste je trouve. Il y a une phrase de toms qui est super à jouer où il ne se passe quasiment rien au niveau de l’orchestre à ce moment-là, il faut donc arriver à remplir l’espace (surtout à l’auditorium), et à envoyer toute mon énergie au public.

Vous allez donc jouer ensemble ? 
D : Louis et moi nous étions déjà croisés dans l’établissement, mais nous ne nous connaissions pas personnellement. C’est donc une rencontre totale, à la fois musicale et humaine qui s’est faite avec ce projet. Ce n’est pas habituel avec nos instruments de jouer à deux en tant que solistes. C’est inédit dans ma vie de musicien. Je pense que ça renforce l’écoute que j’aurai sur la partie de Louis
L : On a prévu de répéter ensemble, pour bien avoir dans l’oreille la partie de l’autre, bien mêler nos sons et avoir une bonne cohérence musicale !

Que pensez-vous du programme dans son ensemble ?
L : J’ai déjà écouté un peu le Britten parce qu’en tant que percussionniste, je sais qu’il y a un trait de tambour basque qui peut tomber en concours d’orchestre… Il me semble que Lutoslawski n’est pas souvent joué, je suis donc impatient de l’écouter. Avec ces trois pièces, le programme semble réserver son lot de surprises pour le public.
D : C’est un très beau programme avec 3 compositeurs du XXe siècle qui offrent tout de même des styles différents. Il a cette force d’être original, avec des compositeurs qui ne sont pas souvent joués dans une saison type, ainsi que deux instruments solistes que nous représentons avec Louis qui ne sont pas régulièrement mis en avant.

Dylan Jérôme

Lauréat du concours national de trompette de l’Isle-sur-la-Sorgue en catégorie Excellence, Dylan Jérôme construit une carrière à travers le milieu de l’orchestre symphonique, mais aussi en tant que chambriste ou soliste. Après avoir obtenu un 1er prix de perfectionnement en trompette ainsi qu’en musique de chambre au Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims, il se perfectionne ensuite auprès de Laurent Bourdon, musicien à l’Orchestre de Paris et Pascal Clarhaut, soliste à l’Opéra de Paris. Son goût pour le grand répertoire de la trompette et de la musique contemporaine l’a amené à être reçu au Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon en 2020 où il étudie dans la classe de Clément Saunier, soliste à l’Ensemble Intercontemporain.  Très intéressé par la musique orchestrale, Dylan Jérôme s’est formé dans des académies d’orchestre telles que l’Orchestre de la Francophonie Canadienne, l’Orchestre-Atelier Ostinato ou encore l’Orchestre Français des Jeunes sous la baguette de Michael Schønwandt, directeur musical de l’Orchestre National Montpellier Occitanie.  En 2019, il est reçu au concours à la Musique de la Garde républicaine où il participera à de nombreux rendez-vous officiels pendant 2 ans.  Après cette expérience, Dylan Jérôme est invité par plusieurs orchestres français comme l’Orchestre National de Lyon sous la direction de Nikolaj Szeps-Znaider ou encore Karl-Heinz Steffens, l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine sous la direction Manuel Hernandez Silva, l’Orchestre National de Lorraine sous la direction de David Reiland, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre National d’Auverge, l’Ensemble Intercontemporain….  Soucieux de se perfectionner aux côtés des plus grands, il a eu l’occasion de rencontrer de nombreux trompettistes de renommées. Citons entre autres Stephen Burns, Martin Angerer, Éric Aubier, Gabor Tarkövi, Håkan Hadenberger et Pacho Flores.  Musicien polyvalent, il a pu se produire en juillet dernier au 49e Académie-Festival des Arcs dans un conte musical mené par Alexandre Gasparov. La pédagogie prend une place importante dans sa vie puisque qu’il a participé à des projets innovants dont le projet DEMOS en collaboration avec la Philharmonie de Paris.

Louis Lebreton

Louis commence son parcours musical au Conservatoire de Caen dans la classe de percussions d’Yvon Robillard. En 2015, il rejoint le CRR de Paris où il obtiendra son DEM de percussions. Après une année au Pôle supérieur Paris Boulogne-Billancourt, Louis est admis au CNSMD de Lyon en 2019.   Il remporte plusieurs prix à des concours internationaux : Troisième Prix au Poland Drumfest Competition (2016), Premier Prix au Shanghai International Percussion Education Association en musique d’ensemble, Troisième Prix au Percussive Arts Society Competition, Italie (2017), 2ème Deuxième Prix au concours International de Timbales de Lyon (2021) et Deuxième Prix au concours IPCL au Luxembourg avec le Budd Trio (2022). Après avoir joué avec l’OFJ (2019-2020), il décide d’entreprendre une carrière de musicien d’orchestre qui l’amène à être appelé par différents orchestres français comme l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre de Opéra de Lyon, l’Orchestre de Picardie ou l’Orchestre de Mâcon.