20220622_WEB_master_violon_Blanche-Désile

Saison en cours | saison 2021 - 2022

Récital de master de Blanche Désile, violon

Mercredi 22 juin
16:00 - Salle Varèse
3 quai Chauveau
69009 LYON

Gratuit. Réservation obligatoire

Je réserve

György Kurtág (1926- )
Signs, Games and Messages pour violon solo
Hommage à J. S. B.

Leoš Janáček (1854-1928)
Sonate pour violon et piano
I. Con Moto
II. Ballada
III. Allegretto
IV. Adagio

György Kurtág (1926- )
Signs, Games and Messages pour violon solo
In Nomine – all’ ongherese

Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Fantaisie op. 124, pour violon et harpe

György Kurtág (1926- )
Signs, Games and Messages pour violon solo
Doloroso

Gideon Klein (1919-1945)
Trio pour violon, alto et violoncelle
I. Allegro
II. Variations sur un chant populaire morave
III. Molto vivace

György Kurtág (1926- )
Signs, Games and Messages pour trio à cordes
Hommage à J. S. B.

Avec la participation de Rodolphe Lospied (piano), Margot Gélie (harpe), Baptiste Guyot-Nessi (alto), Loris Sikora (violoncelle)

Ce programme se compose de trois œuvres de musique de chambre du XXe siècle : la Sonate pour violon et piano de Leoš Janáček, la Fantaisie pour violon et harpe de Camille Saint-Saëns et le Trio pour violon, alto et violoncelle de Gideon Klein. Entre ces œuvres, des pièces de György Kurtág choisies parmi ses Signs, Games and Messages. L’œuvre centrale, la Fantaisie de Saint-Saëns, fut composée quelques années avant la première guerre mondiale, par un compositeur comblé d’honneurs, au cours d’un séjour à Monte Carlo ; dédiée aux sœurs Marianne et Clara Eissler, elle est équilibrée, solaire, pleine de charme. Les autres œuvres du programme ont au contraire une teinte mélancolique, voire tragique, comme si elles portaient la marque des épreuves que l’Europe (et particulièrement, ici, l’Europe de l’est) traversa à partir de 1914. La Sonate pour violon fut composée cette année-là par Janáček, slave vivant dans un Empire austro-hongrois qui ne survivrait pas au conflit : « J’ai écrit la Sonate pour violon en 1914, au début de la guerre, alors que nous attendions les Russes en Moravie ». Remaniée plusieurs fois, l’œuvre fut publiée en 1922. Le Trio de Gideon Klein est son œuvre ultime : détenu à Theresienstadt, il le composa à l’automne de 1944, quelques jours avant d’être déporté à Auschwitz puis à Fürstengrube où il mourut l’année suivante, à vingt-cinq ans ; le deuxième mouvement de l’œuvre évoque une chanson morave que sa nourrice lui chantait dans son enfance. György Kurtág, né dans la minorité hongroise de Roumanie, a passé une grande partie de sa vie dans la Hongrie communiste ; un séjour à Paris, alors qu’il avait une vingtaine d’années, lui permit de trouver son langage, entre héritage et modernité. Les pièces de Signs, Games and Messages manifestent sa quête d’extrême dépouillement : « J’ai subitement compris quelque chose, dit-il : il est possible de créer de la musique avec pratiquement rien. Pour ainsi dire sans matière, tout simplement parce qu’il se passe quelque chose qui transforme le rien en mouvement ». Pourtant la soprano Adrienne Csengery, qui l’a beaucoup chanté, a pu dire : «…quand on dissèque ses œuvres, on peut y dépister la totalité du passé de l’histoire musicale ». L’ « Hommage à J. S. B. » ouvre le programme et le referme.