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L’expérience de la route

Interview de deux étudiants en Master CoPeCo (composition et interprétation contemporaine).

Lyon CoPeCo

Après un premier semestre en Estonie et un deuxième en Suède, les 7 étudiants du Master CoPeCo (Contempory Performance and Composition) sont arrivés au CNSMD de Lyon en septembre 2017 afin de poursuivre leur formation. Ils seront à l’honneur ce mercredi 28 février dans le concert « On the road again », qui marquera une étape de leur voyage et leur permettra de poursuivre leur travail et de développer leur capacité à créer et à faire émerger un langage commun. Deux d’entre eux nous livrent leurs impressions.

Romina Romay (Argentine)

Pourquoi cette formation ?
Ce n’est pas l’envie de voyager qui m’a poussé vers ce Master mais plutôt le fait qu’il propose un vrai lien entre jouer d’un instrument et composer. J’ai d’abord fait du piano avant de me tourner vers la composition, mais les deux pratiques sont pour moi essentielles. Dans cette formation, nous avons de belles opportunités : avoir les moyens matériels et la liberté de jouer et de composer comme nous le souhaitons. C’est une grande chance.

Quelles ont été les difficultés et les meilleurs moments ?
Le fait de se produire lors de nombreux concerts différents a été très formateur car il faut savoir s’adapter aux contextes, à l’environnement. Ces concerts m’ont permis diverses approches de la pratique et de la musique. J’ai beaucoup apprécié cet aspect de la formation en France. C’est vraiment très enrichissant, personnellement et professionnellement.
Pour moi, la difficulté était avant tout technique mais plus présente lorsque j’étais en Estonie ou en Suède, car il y a là-bas une véritable envie de développer technologiquement la musique. Vouloir passer de la musique instrumentale à la musique électronique permet d’apprendre de nouvelles techniques et en même temps, selon moi, la base, l’instrument, n’était plus vraiment au centre, c’est ce qui m’a paru le plus ardu.
En France, il me semble qu’on apprend de manière plus méthodique, presque « encyclopédique », ce qui nous donne les bases pour poursuivre et essayer d’aller plus loin.
Toutes les parties de ces enseignements sont très dépaysantes et très différentes les unes des autres, mais sont aussi très complémentaires car elles nous ouvrent l’esprit vers d’autres univers. A nous d’être capable de poursuivre cet apprentissage…

La musique à travers différents pays, en quelques mots, qu’est-ce que ça vous a apporté ?
La musique est, pour moi, un reflet de la société et de la culture d’un pays. Lorsque les personnes sont actives, vivantes, en perpétuel mouvement, c’est, je crois, de même pour leur approche de la musique.
Je trouve qu’il y a un paradoxe dans la musique car on privilégie souvent les projets individuels tout en souhaitant faire comme tout le monde. Pour moi la différence c’est aussi ce qui rend une chose unique, la diversité est une force.
Ce que j’ai retenu et ce qui est important c’est apprendre à s’écouter, se faire confiance car ce changement perpétuel d’environnement peut être déstabilisant. Pour moi l’expression « les amis sont là dans les bons et dans les mauvais moments » est aussi valable lorsque l’on se parle à soi-même, il faut se faire confiance et apprendre de ses erreurs dans les bons et les mauvais moments.

Après le dernier semestre en Allemagne, que souhaiteriez-vous faire ?
J’aimerais faire un 3e cycle Artist Diploma au CNSMD de Lyon car j’ai beaucoup apprécié le CNSMD, la méthode et l’énergie du Conservatoire, l’approche avec les équipes et également la beauté de la ville en elle-même.
J’aimerais aussi revoir mon pays car cela fait deux ans que je ne suis pas rentrée et ça commence à faire long, surtout pour une famille très soudée comme la mienne ; mais ils m’encouragent et sont heureux de voir que ça me plaît. On se donne des nouvelles très souvent et puis ici, nous sommes tellement occupés que nous ne voyons pas le temps passer !

Teemu Mastovaara (Finlande)

Pourquoi cette formation, qu’avez-vous aimé ?
J’ai choisi cette formation car je voulais découvrir la composition, en plus du violoncelle. En France les gens sont plus « expressifs ». Ce que j’ai aimé c’est la diversité des cultures, la mixité et le fait, comme Romina, de faire beaucoup de concerts.
J’avais déjà voyagé par le passé mais jamais je ne m’étais établi quelque part pour y vivre pendant plusieurs mois. Cette formation m’a permis d’explorer différents pays et différentes cultures, une sorte de première « visite » qui nous donne envie de revenir.
Dans la formation à proprement parlé, pour moi les meilleurs moments étaient en fin du semestre lorsque l’on connait déjà le fonctionnement et qu’on n’a plus à réfléchir au processus, on sait ce qu’on à faire.

Qu’est ce qui a été le plus difficile ?
Je trouve que la plus grande difficulté a été la séparation à la fin de chaque semestre car l’on reste assez longtemps pour faire de belles rencontres, se faire des relations ou avoir des propositions de travail, mais pas assez pour vraiment s’établir et construire une vie. De plus, il n’y a pas de pause, il faut être corps et âme dans la formation pendant deux ans.
Mais j’ai trouvé cette expérience vraiment très intéressante. Peut-être qu’en France, les méthodes sont seulement un peu plus traditionnelles et encadrées que chez nous.

Une idée de l’après ?
Après la formation, je voudrais retourner travailler quelque temps en Finlande, dans la musique bien-sûr, car j’aime leur approche des nouvelles technologies, je trouve que c’est la continuité parfaite de cette formation ; travailler pas seulement dans le contemporain mais aussi avec des musiques populaires et mélanger les genres. Et pourquoi pas reprendre une formation en 3e cycle Artist Diploma par la suite ?

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