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Sophie Dervaux-Dartigalongue, soliste au Philharmonique de Vienne

Le parcours remarquable d'une ancienne étudiante du CNSMD de Lyon

1/ Ambassadrice du basson et ancienne étudiante du CNSMDL, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai commencé le basson au Conservatoire de Versailles pendant 6 mois avant de déménager à Lyon où j’ai intégré le Conservatoire à Rayonnement Régional. J’ai ensuite réussi les concours d’entrée du CNSMDL en 2008 ce qui m’a permis de suivre une licence. En 2011, j’ai été admise à l’Académie Karajan du Philharmonique de Berlin. En parallèle, j’ai étudié à la « Hochschule Hans Eisler » de Berlin où j’ai pu valider un master. Fraîchement diplômée, j’ai rejoint l’Orchestre Philharmonique de Berlin pendant deux ans avant de me diriger vers l’Orchestre Philharmonique de Vienne, où j’exerce actuellement.

2/ Quel a été votre cheminement entre CNSMDL et votre poste actuel au Philharmonique de Vienne ?

Suivre l’Académie Karajan du Philharmonique de Berlin m’a permis de jouer dans un orchestre, dans lequel j’étais académiste, ce qui signifie qu’un tuteur membre du pupitre (dans mon cas le basson solo) me donnait des cours, à raison d’une fois par semaine. L’académie est une formidable école pour apprendre le métier d’orchestre, et une transition idéale entre les études en Conservatoire plutôt solistiques (et très variées !) et le métier d’orchestre.
J’ai ensuite intégré le Philharmonique en participant à leur concours, que j’ai remporté.

3/ Comment avez-vous vécu l’intégration dans un nouvel environnement, qui plus est international ?

Les débuts ont été un peu difficiles car j’étais jeune (19 ans), parlais mal la langue et ne connaissais pas la ville de Berlin. C’est à ce moment que j’ai réalisé que je n’étais plus intégrée à une classe ni dans le cocon des études, mais livrée à moi-même avec une heure de cours par semaine et des séries occasionnelles. Étant immergée, j’ai rapidement appris la langue, ce qui m’a permis de m’intégrer et apprivoiser ma nouvelle vie et ville.

Mon arrivée à Vienne a été plus aisée, venant de passer 4 ans à Berlin, je maîtrisais la langue. J’ai cependant dû m’adapter à un nouvel environnement : nouveau poste, nouveaux collègues, sans compter la responsabilité du poste. En peu de temps j’ai dû apprendre l’intégralité du répertoire, ce qui représente un travail colossal. D’une manière générale, mon intégration s’est très bien passée et je fais pleinement partie de l’équipe, avec qui je m’entends très bien.

4/ En tant que femme bassoniste, avez-vous été confrontée à des difficultés particulières au cours de votre carrière et/ou intégrations professionnelles ?

Pas nécessairement, même si j’ai travaillé dans les deux orchestres les plus masculins de la planète. Je donne toujours le meilleur de moi-même et ne fais personnellement aucune différence entre un musicien homme ou femme.

5/ Il me semble que vous soyez très sensible aux émotions transmises par la musique. Que vous apporte votre travail au quotidien ?

Selon moi, la musique rime avec les émotions, le musicien sur scène partageant énormément avec le public, qui est l’essence de mon métier à mes yeux. Je suis moi-même émue quand je joue une musique et m’attache toujours à raconter une histoire, essayer de provoquer des émotions auprès de tous les publics, comme un langage. C’est là tout l’intérêt de mon métier, il n’y a rien qui me touche plus !

6/ Que vous a apporté la formation que vous avez suivie au CNSMDL ?

La formation que j’ai suivie m’a énormément apporté. Ces années d’études sont très décisives : j’ai appris à jouer avec les autres, à travailler sans relâche et en équipe, à être tolérante et à m’ouvrir à mon environnement. Grâce aux cours d’analyse, d’écriture ou d’orchestration, j’ai appris l’importance de tout ce qui entoure la pièce et non seulement du jeu. J’ai eu la chance d’avoir été accompagnée par Carlo Colombo, un professeur formidable avec qui je suis encore en contact et à qui je dois beaucoup. Son accompagnement a été moteur dans ma carrière.

7/ Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour s’insérer professionnellement à la sortie du Conservatoire ?

Rester tolérant tout en étant ouvert d’esprit musicalement et humainement : la flexibilité de jeu, la faculté à se confondre avec d’autres instruments, le changement de son et l’évolution sont selon moi les clés.

8/ Avec le recul, auriez-vous un conseil pour les étudiants du CNSMDL qui souhaiteraient s’inspirer de votre parcours international ?

Il n’y a pas de secret : le travail, le travail et encore le travail !
Je vous incite à écouter beaucoup de musique lors de votre cursus, et pas que de votre discipline. L’ouverture d’esprit vous permettra de vous inspirer et d’apprendre des grands compositeurs et des grandes pièces.
Aussi, je vous conseille de passer des concours et vouloir toujours donner le meilleur de vous-même !

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