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Portrait de Maroussia Gentet

Cette ancienne étudiante du CNSMD est la lauréate du 13e Concours international de piano d'Orléans.

Maroussia Gentet a été sacrée lauréate du 13e Concours international de piano d’Orléans, consacré au répertoire pianistique, de 1900 à nos jours.

Au terme de 10 jours de concours, et parmi 32 candidats venus du monde entier, cette jeune artiste issue du CNSMD de Lyon a remporté haut la main ce marathon pianistique et raflé 6 des 16 prix attribués par le jury, présidé par la pianiste sud-coréenne Mie-Yon, dont le premier prix mention spéciale Blanche-Selva et le prix de la SACEM, attribué pour l’interprétation de la commande du festival.
Âgée de 25 ans, elle s’est notamment formée au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon auprès de Géry Moutier, puis auprès de la pianiste Rena Shereshevskaya à l’École Normale de Musique de Paris et enfin au CNSMD de Paris dans la classe de Claire Désert.
En lice avec deux autres pianistes sélectionnés pour la finale – Hyeonjun Jo, sud-coréen et Miharu Goura, japonaise – Maroussia Gentet a également reçut le prix des étudiants du Conservatoire d’Orléans. Elle a été également récompensée pour son interprétation des œuvres d’André Jolivet et d’Albert Roussel, ainsi que par le prix Ricardo-Viñes, pour son interprétation d’une œuvre française composée entre 1900 et 1940.
Un palmarès qui récompense « un long travail de préparation » que cette pianiste passionnée des répertoires des XXe et XXIe siècles a ajouté à son étonnante trajectoire.

Les lauréats se produiront à nouveau en concert à Paris au Théâtre des Bouffes du Nord, le 26 mars prochain, accompagnés par le Mdi Ensemble dirigé par Yoichi Sugiyama. Ce concert sera capté par France Musique.

Fondé en 1989 par la pianiste Françoise Thinat, le Concours international de piano d’Orléans, dédié au répertoire contemporain, a notamment couronné le Turc Toros Can, qui était membre du jury cette année, le français Wilhem Latchoumia — également ancien étudiant du CNSMD de Lyon — ou encore le japonais Takuya Otaki, lauréat de la dernière édition 2016.
Jahye Euh, ancienne étudiante au CNSMD de Lyon dans la classe de Florent Boffard, a également remporté le Prix André Boucourechliev lors de ce concours.

Maroussia Gentet

Admise au CNSMD de Lyon à seulement 13 ans, Maroussia Gentet avance telle une étoile filante. Passée par la classe de Rena Shereshevskaya à l’Ecole Normale de Paris, elle est aujourd’hui en double cursus Artist Diploma, spécialité musique contemporaine, et en doctorat de recherche et de pratique, ainsi qu’en master d’accompagnement vocal au CNSM de Paris.
Quand elle ne joue pas en récital ( « Je joue aussi du Chopin ou du Schumann, » avoue-t-elle), elle pratique avec des amis musiciens ou accompagne les chanteurs. Elle est passionnée par l’œuvre de Marco Stroppa, dont « le monde magique transforme complètement le piano et l’ouvre vers des sonorités insoupçonnées, » compositeur à qui elle dédie son travail de recherche. La création, elle l’aime telle qu’elle se fait aujourd’hui, au plus près des compositeurs. Lorsqu’elle a décidé de se présenter au 13e Concours de piano d’Orléans, c’était dans la continuité des recherches qu’elle mène sur le répertoire des XXe et XXIe siècles :
« Ce qui m’a beaucoup intéressé dans ce concours, c’est de me plonger de façon intensive dans un répertoire. Ce n’est pas un concours qui a pour vocation première de démontrer la virtuosité d’un interprète, explique Maroussia Gentet. Il est vrai qu’il ouvre beaucoup d’opportunités de concerts et de rencontres professionnelles pour plus tard, mais c’était tout d’abord une occasion pour moi de présenter un programme cohérent, qui reflète ma personnalité artistique. Même avant de le travailler, le fait de monter un programme autour d’un fil rouge était passionnant en soi. J’ai choisi comme thématique les mythologies, les éléments et les énergies, et au cours de différentes étapes de concours, j’ai pu suivre ce fil rouge au fur et à mesure des œuvres et constater qu’elles se répondaient de façon étonnante, » explique-t-elle.

Une cohérence que le jury et le public ont su reconnaître en décernant à Maroussia Gentet le prix de l’interprétation pour la création d’Au cœur de l’oblique d‘Hector Parra, œuvre imposée en finale et commande officielle du concours.  « Ce qui me passionne dans ce répertoire, c’est de pouvoir aborder une œuvre d’un compositeur vivant et de la travailler avec lui,  raconte-t-elle.  Comme avec Hector Parra  en finale, mais aussi avec Alex Nante, jeune compositeur argentin que j’admire et qui m’a dédié Invocation, œuvre que j’ai créée au premier tour.  Ou encore Marco Stroppa et Philippe Schoeller, dont j’ai joué des œuvres au deuxième et troisième tour. Etre dans une situation de préparation intensive et être guidée par le compositeur est véritablement une expérience très formatrice pour un interprète. On confronte nos visions et on découvre des choses qu’on n’aurait pas forcément décelées par nous-mêmes, » explique la jeune pianiste.

A peine la page du Concours de piano d’Orléans tournée, Maroussia Gentet se projette déjà : « J’envisage ma vie d’artiste comme quelque chose de très varié :  jouer des tas de répertoires en ensemble ou en solo, faire de la recherche et travailler en contact étroit avec les compositeurs… rester proche de la création ».

Par Susana Kubik, France Musique

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