Fabricants 6 Perrine Guillemot
 

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Perrine Guillemot – alto
Artist Diploma 2018-2020

Jongleur ou funambule ? L'interprète face à son instrument et aux nouvelles technologies

Input Sonata ou l’électron xylophile

L’interprète est jongleur ou funambule. Il prête sa voix pour faire entendre celle d’un autre. Il est archéologue, transmetteur, il est conteur, messager, et c’est dans le son qu’il s’efface pour incarner une pensée étrangère, souvent éloignée dans le temps et l’espace. Il s’efface et pourtant n’en est que plus présent : qui d’autre que lui peut rendre cet imaginaire perceptible aux oreilles de tous ?

L’instrument ? C’est le moyen.
Non, c’est le prétexte… Peut-être le prisme ?
Entend-on une onde ? Une voix ?
De la narration ou de la perception, quel chemin emprunter ?

Le son comme un fil rouge.
Né à la fois d’un objet, d’un être et d’une pensée, fruit d’un geste ou d’un souffle, espace densifié et impalpable.

Mais le voilà multiplié ! Enrichi, contorsionné, ajouté retiré remodelé, le son trouve d’autres dimensions, l’espace s’ouvre et déborde. Compositeurs, techniciens, ingénieurs, s’emparent de la matière sonore et par l’outil technologique ouvrent la voie à des terrains de jeux aux promesses infinies. Les matières et les univers se rencontrent, bois et métal, technologique et organique. Pour l’interprète découvrant ces nouveaux espaces, c’est l’occasion de réinventer sa place, dans l’incarnation de l’œuvre, face au public comme dans sa relation au compositeur. L’instrument effacé ou démultiplié amène à repenser le geste, l’espace et la rencontre avec l’auditeur.

Genèse du projet

Envisagé comme un « récital spectacle », Input Sonata est né d’une double envie, liée à une recherche qui me questionne depuis longtemps : comment l’interprète instrumentiste peut-il aujourd’hui trouver son rôle et son espace créatif, dès lors qu’il se pose en messager, en transmetteur d’une musique qui émane d’un autre esprit que le sien ?
Une double envie, donc : tout d’abord travailler la matière sonore au-delà de l’instrument, s’extraire de la posture de « l’altiste » pour embrasser celle d’un passeur de son, d’imaginaire, de pensée. Ensuite, explorer les potentialités créatives scéniques qui s’ouvrent dès lors que l’on sort de son rôle d’instrumentiste exécutant. Dans ces deux directions, il s’agit de remettre la musique, le son, l’espace sonore et sensoriel, au cœur du discours et au cœur du dialogue avec le public.

L’altiste a peut-être, par son émancipation relativement tardive dans l’histoire de la musique, une place singulière dans le paysage musical et un regard quelque peu distancié sur la tradition : il trouve ainsi dans le répertoire moderne et contemporain une richesse et un foisonnement nouveau, appelant à l’expérimentation, à l’inventivité. Pour ma part, le champ de la musique mixte est apparu comme une matière idéale pour mettre en œuvre cette recherche interprétative. Si l’instrument devient un prisme, un prétexte, alors on peut trouver dans l’outil numérique la voie pour une exploration scénique et scénographique d’un nouvel espace sonore.
Pour le spectateur, expert ou novice, c’est l’occasion de se laisser porter vers une rencontre physique avec le son. Les possibilités de spatialisation offertes par l’électronique permettent de le placer au cœur de cet espace densifié, de brouiller les frontières entre scène et public.

Si le contenu final reste à élaborer, le répertoire joué s’articulera autour de deux pièces majeures :

  • Animus II, de Luca Francesconi, pour alto et électronique
  • Vent Nocturne, de Kaija Saariaho, pour alto et bande électronique

A cela s’ajouteront une ou plusieurs autres pièces de répertoire, et une ou plusieurs créations.

L’expérience Input Sonata, s’extirpant de la tradition du récital classique, s’appuie sur un fonctionnement résolument collaboratif entre interprètes, compositeurs, techniciens et metteur en scène. C’est une histoire de rencontres, d’un monde qui se crée de tous ces liens tissés, mélange des matières et des univers. C’est l’histoire d’un son qui voyage, dans l’espace et le temps, depuis une pensée intime, jusqu’à qui voudra l’écouter.

Distribution

Perrine Guillemot, alto et conception
Anne-Lise Binard, mise en scène
Pierre Fournier, composition et mise en scène
Pierre-Adrien Théo, régie sonore et traitement du son en temps réel
avec la participation de Lucas Desroches (étudiant en IUT Gaco Art) et Cyrielle Garcia (étudiante en IUT InfoCom)

Musiques

Luca Francesconi : Animus II, pour alto et électronique
Kaija Saariaho : Vent Nocturnepour alto et bande électronique
Pierre Fournier : création

SPECTACLES

Jeudi 20 décembre 2018, 20h15
Participation au Festival « Noël au balcon », La Ferme du Vinatier
Ce qui apparaît quand je ferme les yeux
Perrine Guillemot
, conception et alto
Jacopo Mascheroni, électronique
Musique : Vent nocturne pour alto et électronique de Kaija Saariaho
1. Sombres miroirs – 2. Soupirs de l’obscur
Pêle-mêle à piocher de questions au choix. Sensation. Chuchote. L’autre. Mais qu’est-ce-que j’entends, lorsque j’écoute ? Clair-obscur. Elle. Nous sommes ici. Bois. Souffle. Plongeon. Bruit. Le songe tombé du sommeil. Matière. De vous à moi. À quoi ça sert la poésie ? Nuit.
C’est une histoire dont vous êtes le héros : prenons un mot ou une idée, suivons son chemin et écoutons. Voilà un son : un trait de lumière blanche ; il en jaillit un arc-en-ciel. « Nos oreilles sont maintenant en excellente condition. »

Performance croisée
Perrine Guillemot,
alto
Mervyn Groot, structures, compositions et électronique
Improvisation croisée autour des structures originales de Mervyn Groot et de poèmes de Georges Trakl

Mardi 5 mai 2020, 20h
Théâtre de la Renaissance, dans la cadre du Festival Les Fabricants
Petite salle, durée : 1h
Input Sonata

Jeudi 19 novembre 2020, 20h
Salle Varèse
Input Sonata ou l’électron xylophile

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Compléments

Webinaire avec Pierre Barrois

Directeur de l'Orchestre Français des Jeunes, Pierre Barrois est l'invité du CNSMD Lyon mercredi 17 mars à 18h30, dans le cadre du Passeport CHEL[s], Acteurs des transitions.

MERCREDI 17 MARS – 18H30
Webinaire avec Pierre Barrois, directeur de l’Orchestre Français des Jeunes

Transition de l’art et art de la transition

La crise sanitaire en cours et la prise de conscience environnementale qui l’accompagne nous font pressentir que le monde tel qu’il va est déjà en transition. Mais cette transition, qui sera ce que nous en ferons, ne doit pas s’accomplir sans les artistes. C’est pourquoi les former aux grands enjeux de demain est une tâche fondamentale, à la fois pour les préparer à exercer leur passion dans un monde changeant et pour les aider à nous construire un imaginaire enviable.

Ce webinaire est ouvert aux étudiant·es et personnels des écoles membres du CHEL[s], Collège des Hautes Etudes Lyon Sciences, dans le cadre du Passport CHEL[s], Acteurs des transitions.

Inscription obligatoire ici

 

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