Herriot au piano Salle Rameau - 1910 Orchestre et chœurs de la Société des Grands concerts, salle Rameau - 1934 Irma Grignon-Faintrenie, les "Heures" Emetteur de radio Lyon la Doua - 1931 logo-BmL-mediatheque-vaise
 

Toutes les actualités

La musique à Lyon durant les mandats municipaux de Edouard Herriot

En partenariat avec la Bibliothèque municipale de Lyon, dans le cadre de l'exposition "Airs du temps : la musique des années Edouard Herriot (1905-1957)"

Vendredi 1er et samedi 2 décembre 2017, 10h30-18h

Bibliothèque Municipale de Lyon, gratuit
Frank Langlois, coordination

 2017

Vendredi 1er décembre

10h30-13h

Accueil des participants par Géry Moutier, directeur du CNSMD et Etienne Mackiewicz, directeur de l’action culturelle et de la communication à la BML

Prologue : état des lieux

Mélanie Guérimand, Université Lyon 2 : la musique à Lyon en 1905.
Par cette communication liminaire, il s’agira de brosser un tableau de la musique à Lyon – institutions, pratiques amateurs/professionnelles, offre musicale, enseignement, commerces de musique, presse, etc. -, au moment où Édouard Herriot débuta son premier mandat.

Thème 1 : Les institutions de “musiques savantes” : la Société des Grands Concerts de Lyon

Clémentine Serpinet (CNSMD de Lyon) : la Société des Grands Concerts de Lyon (1905-1914) : la constitution d’un orchestre privé.
Constituée en 1905, par un important groupe de notables lyonnais, dans la foulée de la Schola Cantorum de Lyon (fondée en 1903), la Société des Grands Concerts de Lyon est le premier orchestre professionnel à Lyon, dont l’actuel Orchestre national de Lyon est le prolongement direct. Animée par le compositeur Georges-Martin Witkowski (1867-1943), elle s’est, en outre, dotée de sa propre salle de concerts : la salle Rameau. Cette communication présentera les enjeux, les missions et les premiers pas de cette institution privée.

Caroline Roeland (CNSMD de Lyon) : la Société des Grands Concerts de Lyon, entre 1918 & 1929 : une programmation artistique singulière, entre dévoilements du passé, répertoires confirmés et regards sur le contemporain.
L’armistice signée, la Société des Grands Concerts de Lyon entra dans sa première maturité. Conduite par Georges-Martin Witkowski, elle put désormais préciser sa politique artistique : ses répertoires (un panorama esthétique diversifié) et la qualité des solistes (locaux, nationaux et internationaux) invités.

14h30-17h

Thème 2 : la musique dans la cité

Fabien Imbaud (CNSMD de Lyon) : l’Harmonie municipale de Lyon (1905-1940), histoire, missions et organisation.
Pas de grande ville sans une Harmonie municipale. La municipalité de Lyon n’échappe pas à la règle qui, depuis la fin du XIXe siècle, organise un tel orchestre par une suite de règlements intérieurs et en salarie les musiciens sous le statut de fonctionnaire municipal.

Clément Stagnol (CNSMD de Lyon) : Le renouveau de la musique ancienne à Lyon, d’après la presse spécialisée et les programmes de concerts (1903-1929).
En 1903, est créée la Schola Cantorum de Lyon, à l’instigation de Charles Bordes qui s’y était déjà produit avec ses Chanteurs de Saint-Gervais ou avec les solistes de la “Schola Cantorum de Paris”, donnant une impulsion décisive à l’exécution des répertoires vocaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. La même année est marquée par la naissance de deux journaux spécialisés : L’Express musical (1903-1914) et la Revue musicale de Lyon, successivement rebaptisée Revue française de musique et Nouvelle revue musicale (1903-1929). Leurs rédacteurs respectifs ont fait preuve d’un intérêt remarquable pour la redécouverte des répertoires anciens, abondamment documenté dans ces publications. Ainsi, Maurice Reuchsel, à la tête de L’Express musical, se trouve être le fondateur de la Société de musique ancienne de Lyon (Concerts Reuchsel), cultivant le jeu sur instruments anciens. Quant à Léon Vallas, directeur de la Revue musicale de Lyon et professeur au Conservatoire, il est l’auteur de recherches sur les institutions musicales lyonnaises sous l’Ancien Régime qui font encore aujourd’hui référence. Les manifestations qu’il organise, sous le nom de “Petits concerts” ou “La musique vivante”, mettent à l’honneur la musique instrumentale baroque avec le concours régulier de la claveciniste Paule de Lestang, également professeure au Conservatoire de Lyon. Cette communication ambitionne de mettre au jour l’œuvre de ces différents acteurs et leur importance dans la vie musicale de l’époque.

Arnaud Brovillé (Orchestre national de Lyon) : De la Société des Grands Concerts de Lyon à l’Association philharmonique de Lyon : une abondante phonographie, principales lignes artistiques & fleurons.
La Société des Grands Concerts de Lyon et Georges-Martin Witkowski ont vite compris qu’il leur fallait profiter de la médiatisation qu’offrait la jeune industrie phonographique. Durant l’entre-deux guerres, l’orchestre lyonnais grava un important nombre de disques, dont les principales lignes artistiques et les fleurons seront ici présentés.

Samedi 2 décembre

11h-13h

Thème 3 : Édouard Herriot & divers lyonnais agissants

Bruno Moysan (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) : La politique artistique d’Édouard Herriot mise en perspective par rapport à son ouvrage sur Beethoven et à sa profession de foi “Pourquoi, je suis radical-socialiste”.
En 1928, Édouard Herriot publie un ouvrage historique (Pourquoi je suis radical-socialiste), qui tient, à la fois, de l’autobiographie politique et du texte militant (mais sans prosélytisme). L’année suivante, il fait éditer, chez Gallimard et dans la fameuse collection “la vie de”, une biographie musicale : La vie de Beethoven. Cette communication mettra ces deux textes en résonance et s’efforcera de montrer : d’une part combien la vision socio-politique développée dans Pourquoi je suis radical-socialiste construit en partie une image de Beethoven comme génie progressiste, humaniste et antidogmatique, agissant dans l’Histoire ; d’autre part combien la conception de la musique, de l’art et de l’artiste, qui est celle de La vie de Beethoven, ne peut que se prolonger sous la forme d’une action politique à l’intérieur de la Cité.

Pauline Alessandra (ENS de Lyon) : Robert Proton de la Chapelle durant l’entre-deux guerres : un bourgeois lyonnais, entre musique et entreprise.
Robert Proton de la Chapelle (1894-1982) fut un industriel (directeur d’une importante entreprise de pompes hydrauliques), un journaliste musical (sous le pseudonyme de Robert de Fragny, au Nouvelliste en 1924 et 1944), un musicien amateur (adossé à un cursus de piano et d’orgue, il était organiste titulaire à l’église Saint-Polycarpe), un compositeur amateur, un musicographe, un romancier et un notable lyonnais. Ultérieurement, et à deux reprises (entre mai 1941 et novembre 1942 ; puis entre 1965 et 1977), il allait être maire-adjoint en charge du secteur culturel. Cette communication brossera les activités et les réseaux de sociabilité qui distinguèrent Robert Proton de la Chapelle durant l’entre-deux guerres.

Philippe Roger (Université Lyon 2) : Un document inédit sur la vie musicale lyonnaise au début du XXe siècle : le journal intime de Léon Vallas.
Figure à la fois périphérique et centrale de la vie musicale lyonnaise dans la première moitié du XXe siècle, Léon Vallas écrivit durant une vingtaine d’année (principalement de 1907 à 1928) un journal intime (« Je suis poursuivi par l’idée d’écrire au jour le jour un Journal musical de Lyon à mon exclusif usage », note-t-il en 1910) qui mériterait une édition. Cette communication présentera ce document et donnera à entendre, par quelques extraits, la voix de ce critique acéré.

14h30-16h30

Thème 4 : la musique dans la cité (2) et perspectives de recherches

Frank Langlois, (CNSMD de Lyon) : En 1937, à Lyon, le Cercle du luth. Sous cet intitulé, (presque) aucune musique ancienne mais onze compositeurs lyonnais qui, sous la conduite d’Ennemond Trillat et la bienveillance de Léon Vallas, désirent se faire connaître.
Le fonds Léon Vallas (BM Lyon, Ms. Vallas 1 – 235) est un fonds documentaire incontournable pour étudier la musique à Lyon durant la première moitié du XXe siècle.
L’ancien professeur du Conservatoire de Lyon, musicographe et critique musical, a légué, à la bibliothèque municipale : des papiers relatifs à sa carrière ; ses archives personnelles et familiales ; une correspondance avec le milieu musical de l’époque ; et une riche sélection de coupures de presse parmi d’autres documents divers relatifs à la vie musicale locale.
Dans ce fonds, a été découverte l’existence d’une société de musique ancienne dite “le Cercle du luth”. Constitué en vue d’une émission radiophonique – en octobre 1937, à Radio-Lyon PTT – que présenta Léon Vallas, ce “Cercle du luth” n’a rien à voir avec la musique de luth ou la moindre “musique ancienne” : il s’agit d’un groupe qui, sous cet intitulé, rassemble onze compositeurs “lyonnais”. Ce “Cercle du luth” et ses membres seront ici présentés.

Table ronde de clôture du colloque : Perspectives de la recherche dans l’histoire des politiques culturelles dans les métropoles françaises et, plus particulièrement, à Lyon et dans la Métropole de Lyon.
Avec Isabelle Doré-Rivé (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon), Bruno Galland (Archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon) & Anne Meyer (Bibliothèque municipale de Lyon).

Coordinateur : Frank Langlois, docteur HDR en musicologie, professeur (art et société & histoire de la musique) au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon.

haut de page