Colloque Créateurs en miroir
 

Colloques et journées d'étude

Créateurs en miroir

Les 1er et 2 avril 2015, le CNSMD de Lyon propose d'appréhender le regard de créateurs qui porté sur d'autres créateurs, embrasse la diversité des domaines.

Original, cet exercice demande à chaque participant de dépasser ses particularités pour s’ouvrir aux spécificités de l’autre ; l’occasion de découvrir différentes facettes artistiques, jeux de miroirs et références partagées. Ce colloque associe trois des cinq écoles du CHEL[S].

Ce qui, dans son processus d’invention, éveille, nourrit et traverse un créateur artistique appartient à l’inconnu. Probablement le demeurera-t-il (à moins que, un jour, les sciences cognitives et les neurosciences ne sachent briser le mur).
Pour l’aujourd’hui, Créateurs en miroir s’attachera à un processus : non pas analyser l’œuvre d’autrui dans la doctrine propre à chaque expression artistique, mais se mettre en état d’en réaliser une fine “lecture”.
Dans le sillage que le théâtre fit de ce terme à partir des années 1970 (une mise-en-scène était une “lecture” : au TNP, à Villeurbanne, Roger Planchon opéra une vigoureuse lecture de Tartuffe de Molière), ce Créateurs en miroir propose quelques exemples de lectures réflexives, pluridisciplinaires où le délai historique, l’écart face à la norme et la singularité du parcours sont patents.
Aussi le public de ce colloque observera-t-il des compositeurs embrasser, tour-à-tour, le roman, la danse, la théorie sociologique ou un idéal spirituel. Durant ces deux journées et au cas où il serait oublié que le créateur artistique participe toujours (malgré ses dénis) de la vie démocratique dans la Cité, un après-midi spécifique est réservé à la lecture d’un modèle institutionnel marquant par ceux qui, aujourd’hui, dirigent ces institutions.
[Frank Langlois]

mercredi 1er avril 2015

École normale supérieure de Lyon, salle F106

10h-12h30 : Un compositeur lit une autre culture nationale

Président de séance, Alain Poirier

10h
Giacinto Scelsi regarde l’Orient
Irène Assayag, claveciniste, chef de chant & docteur en musicologie
De nombreux articles consacrés au compositeur et poète Giacinto Scelsi (1905-1988) évoquent l’influence de l’Orient dans sa pensée. Quel vaste sujet, trop vaste pour être traité dans le cadre d’une conférence. Je me contenterai donc de parler de l’importance de sa pratique intensive du yoga et de son influence sur son travail de création musicale.

10h45 Giacinto Scelsi : Wo-Ma
par Etienne Chevallier, baryton

11h
La « Seconde École de Venise face à la poésie de Lorca »
Charlotte Ginot-Slacik, doctorante en musicologie & professeur / CNSMD de Lyon
Entre 1948 et 1951, Luigi Nono et Bruno Maderna découvrent la poésie de Federico Garcìa Lorca, par l’intermédiaire de musiciens brésiliens venus étudier en Italie. Associant l’engagement communiste  à leur quête d’une avant-garde esthétique, les œuvres que Maderna et Nono consacrèrent à Lorca agrègent l’ensemble des questionnements politiques et musicaux qui traversent alors  la « Seconde École de Venise ».

11h40-12h30
Un compositeur lit une autre culture nationale
T
able ronde avec Irène Assayag, Charlotte Ginot-Slacik et Alain Poirier

14h-17h30 :  Un “patron” dans le spectacle vivant lit le modèle établi par un de ses aînés

Président de séance, Frank Langlois

14h
Le modèle d’une école nationale de théâtre en question ?
Thierry Pariente, directeur / Ecole nationale supérieures des arts et techniques du théâtre

14h45
G. Aperghis : Corps à corps
par Krystina Marcoux, percussions et voix

15h-15h45
Lire l’opéra selon Jean Vilar
Jean-Marie Blancharddirecteur d’opéra
Au printemps de 1967, André Malraux (ministre des affaires culturelles) chargea Jean Vilar de réfléchir à un projet de réforme de l’Opéra de Paris, dans la perspective d’en prendre la direction générale à partir de septembre 1968. Immédiatement, Jean Vilar choisit ses futurs collaborateurs : Pierre Boulez (directeur musical) et Maurice Béjart (directeur de la danse). Seule une tonitruante déclaration radiodiffusée que Charles de Gaulle fit à la fin des évènements de mai 1968 empêcha ce projet, profondément novateur, de se réaliser. Comment un actuel directeur d’opéra se situe-t-il face à ce texte trop oublié ?

16h-17h30
Que faire, de nos jours, des modèles d’institutions qui ont fondé le service public dans le spectacle vivant ?
Table ronde avec Jean-Loup Rivière, professeur / ENS-Lyon et Conservatoire National d’Art Dramatique (Paris) ; Jean-Pierre Jourdain, directeur artistique / TNP (Villeurbanne)Jean-Marie Blanchard, directeur d’opéra

18h : Elvire Jouvet 40, diffusion du film de Benoît Jacquot

ENS Théâtre Kantor
entrée libre
Projection du film de Benoît Jacquot, avec Philippe Clévenot et Maria de Medeiros.
Introduction au film par Jean-Loup Rivière
Durant l’hiver 1940, Louis Jouvet (alors professeur au Conservatoire National d’Art Dramatique à Paris) donna à une jeune comédienne juive, des leçons autour de la 2e scène d’Elvire dans Dom Juan de Molière. En 1986, au Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet à Paris, Brigitte Jacques met en scène le verbatim de ces leçons. Fou de théâtre, Benoît Jacquot filma admirablement, cette incandescente  production.

jeudi 2 avril 2015

Science Po Lyon, Petit Amphi

9h30-12h30 Un compositeur lit une autre expression créatrice

Président de séance, Gilles Grand

9h30
La New Complexity (Ferneyhough, Dillon) lectrice d’Edgar Morin
Nicolas Darbon, maître de conférences HDR & directeur du département Arts/Université d’Aix-Marseille, Laboratoire d’études en sciences des arts EA 3274
Autour de la notion de complexité, l’esthétique d’un compositeur et le regard d’un penseur seront confrontés. Le premier, Brian Ferneyhough, est l’icône de la modernité ultra-contemporaine ; ses black scores et leur “injouabilité” ont fait grand bruit, dans le contexte de la New Complexity. Le second réalise une synthèse des théories scientifiques des XXe & XXIe siècles, dégageant ce qu’il nomme le paradigme de complexité et invitant à réformer notre regard sur le monde. Ces deux “complexités” n’ont pas forcément le même sens. Ce sont deux aspects a priori opposés de la création et de la recherche ; cette communication se situera à la croisée des deux.

11h
Lire, en danse, Chalet 1 d’André Baillon
Denis Plassard, danseur, chorégraphe & directeur artistique de la compagnie Propos
L’écrivain belge, d’expression francophone, André Baillon (1875-1932) se tint à l’écart des normes (sociales, familiales, politiques, culturelles) de son temps. En 1920, il quitta la Belgique pour la France, et tenta d’y vivre de sa plume. En 1923, il séjourna à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris, pour soigner une fragilité psychique ; Chalet 1 en est le prodigieux et bouleversant écho. Dans un spectacle homonyme qui l’associe à deux comédiens, Denis Plassard tisse des liens, denses et profonds, avec l’écrit. Dans cette communication, il exposera quelle lecture, dans son travail, il met en œuvre, en action.

11h40-12h30
De la lecture créative
Table-ronde avec Nicolas Darbon, Gilles Grand et Denis Plassard

14h-17h : Un compositeur lit une autre expression créatrice

Président de séance, Frank Langlois

14h
Gilles Grand, lecteur du chorégraphe Dominique Bagouet
Gilles Grand, compositeur et professeur/ENSBA de Lyon
La Paimpolaise entraîne d’autres musiques, d’autres musiciens, d’autres compositeurs que Théodore Botrel, avec discrètement parmi eux, Gilles Grand présentant ici son expérimentation musicale avec l’un des chorégraphes les plus représentatifs de la danse récente en France, Dominique Bagouet.

15h
Philippe Hurel lecteur de Claude Simon, de Georges Perec & Tanguy Viel
Philippe Hurel, compositeur et professeur de composition/CNSMD de Lyon
Successivement, Philippe Hurel a rencontré l’œuvre de trois créateurs littéraires : Claude Simon [l’œuvre instrumentale Leçon de choses (1993) en témoigne] ; Georges Perec [la pièce de théâtre musical Espèces d’espaces (2011-2012) l’atteste] ; et Tanguy Viel [l’opéra Les pigeons d’argile (2014-2015), commandé par le Théâtre du Capitole, à Toulouse]. Il présentera son dialogue avec ces trois romanciers, non sans avoir constaté qu’il n’a pas mis de poètes en musique

15h40-16h30
Quelques autres échanges transdisciplinaires
table ronde avec avec Gilles Grand et François Roux, compositeur & professeur de composition / CNSMD de Lyon

19h : Robert Desnos, un poète à Terezin

Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
entrée libre, dans le cadre de l’exposition Puisque le ciel est sans échelle
réservations au 04 72 73 99 00 / chrd.reservation@mairie-lyon
Classes de chant et d’accompagnement au piano du CNSMD

Fabrice Boulanger, conception et préparation musicale
Œuvres de Kosma, Poulenc, Wiener, Sacre, Delannoy…
Ce spectacle évoque l’univers poétique de Robert Desnos à travers la musique dont de nombreux compositeurs se sont inspirés.

 

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