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Saison passées | saison 2019 - 2020

ANNULÉ Soirées lyriques

Voix, lyrique et chœurs

Dimanche 15 mars
18:00 - Salle d'ensemble
3, quai Chauveau
Lyon 9e

Tarif : 12€ location à/c du 09/03

En raison de la décision du Premier Ministre visant la fermeture de tous les lieux recevant du public non essentiels à la vie de la Nation, la représentation des Dialogues des Carmélites prévue ce dimanche 15 mars est annulée.

 

Merci de recontacter le CNSMD par courriel à partir de lundi pour de plus amples renseignements (ne pas vous déplacer, le public n’est plus admis dans l’enceinte du bâtiment) : communication@cnsmd-lyon.fr
Les billets seront remboursés. Merci de votre attention

Dialogues des Carmélites

Opéra en 3 actes de Francis Poulenc
Texte de l’œuvre de Georges Bernanos, porté à l’opéra avec l’autorisation d’Emmet Lavery
D’après une nouvelle de Gertrud von Le Fort et un scénario du R.P. Brückberger et de Philippe Agostini

Mireille Delunsch, mise en scène
Solistes des classes de chant
avec la participation de Lucie Peyramaure (étudiante du CNSMDP), 1ère prieure
Agnès Melchior, préparation musicale
Xinhui Wang et Agnès Melchior, piano et transcription

Les Soirées lyriques permettent de découvrir un opéra de chambre lié au grand répertoire, ainsi que les jeunes solistes des classes de chant. Accompagnés et préparés par Agnès Melchior, ils interprètent les Dialogues des Carmélites racontant la mort tragique des sœurs d’un couvent pendant la Révolution française, qui ont inspiré Francis Poulenc et Mireille Delunsch qui met en scène le spectacle.

D’après la nouvelle de Gertrud von Lefort parue en 1931, La dernière à l’échafaud fut tout d’abord un scénario écrit pour un film tourné en 1960, précédant l’opéra de Francis Poulenc créé en janvier 1957 à la Scala de Milan, en italien, puis à Paris quelques mois plus tard.
Pour le compositeur, confronté à l’agonie de son compagnon, l’œuvre représente un double questionnement sur la mort : celle de la première Prieure, emportée par la maladie, et celle, héroïque, historique, mais aussi dramatiquement absurde, des religieuses guillotinées.
Si le royalisme proverbial de Bernanos nous confronte aux excès d’un jusqu’au-boutisme révolutionnaire sanglant, l’attitude de Poulenc met plutôt l’accent sur la complexité des relations intimes entre les personnages, à l’heure où la perspective de leur mort pourrait en faire des lâches, des héroïnes ou des traîtresses. La musique de Poulenc exalte, sans les appuyer, les combinaisons subtiles de sentiments, entre des personnages nettement campés, dont les fêlures sont ici analysées. sur un plan tout autant intime que collectif.
Cet opéra est l’un des plus singuliers de l’histoire de cet art, sans histoire d’amour, sans héros, sans brio. Une histoire dont on connait d’avance le dénouement, le récit d’une erreur de l’histoire, ou du moins d’une honte, stigmate terrible de la terreur. Il nous interpelle toujours, pour des raisons contenues davantage dans ses secrets que dans ses évidences.

Il nous a semblé que la relation de la société en révolte par rapport au joug de la royauté et à celui d’un clergé tout puissant (lié par essence au pouvoir de droit divin) est plus complexe qu’il n’y paraît. En établissant un pont entre cette époque et la nôtre, on se rend compte que la question de la perte du sacré est toujours actuelle et palpitante. Une cathédrale brûle et nous entrevoyons ce que nous y perdons, patrimonialement et symboliquement.
L’homme de 1794, impatient de créer un monde nouveau, en abolissant puis en recréant des hiérarchies, ne peut pas ne pas être voyeur, puis pilleur des richesses enfermées depuis des siècles dans des demeures seigneuriales, royales ou sacrées. Mais dans les maisons de prière se trouve un mystère supplémentaire : celui de la foi, du pardon, de la compassion, des lumières et des chants emprisonnés , en pure perte, mais vivants du feu intérieur de ceux ou celles qui les animent. Cette lumière, enfouie, dérobée, mystérieusement entretenue, située entre les entrailles de la terre qui nous attire vers elle, et celui du ciel qui nous régénère chaque jour en éloignant les menaces de la nuit (l’agonie du christ, nom que prend Blanche de la Force, en entrant en religion), ce feu universel contenu dans la magie d’une flamme de bougie, représente une richesse fascinante, même pour l’homme du peuple élevé à quelque responsabilité nouvelle par le gouvernement révolutionnaire. Mais du pillage inévitable, surgit un malaise indicible : ce qu’on croyait pouvoir piller, récupérer, peut-être même marchander, a perdu sa richesse et son mystère, sitôt les portes du couvent ouvertes aux quatre vents, et rien n’est résolu. Le monde continuera sans la lumière du mystère, et cherchera à le remplacer par d’autres désuètes chimères.
Nous avons cherché à parler de cette lumière insaisissable, de ce que l’homme perd à renverser les idoles des autres, de ce que le tronc commun de superstition, qui reste après la destruction du sacré, brouille l’honnêteté de la démarche politique, et conduit à l’absurde, plus encore que les rites qu’elle condamne.
[Mireille Delunsch]

Distribution

Martin Queval : le marquis de La Force
Julien Henric : le chevalier de La Force, son fils
Amandine Ammirati (12 et 15.03), Marie Tendraien (13.03), Adèle Lorenzi-Favart (14.03) :
Blanche de la Force, plus tard « sœur Blanche de l’Agonie-du- Christ », sa fille
Imanol Iraola : Thierry, laquais
Lucie Peyramaure : Mme de Croissy, dite mère Henriette de Jésus, la première prieure
Hyeyoung Kim (12 et 14.03), Elodie Bou (13 et 15.03) : Sœur Constance de Saint-Denis, novice
Anne-Lise Polchlopek
(12 et 15.03), Lucie Curé (13.03), Annouk Jobic (14.03) : Mère Marie de l’Incarnation, sous-prieure
Alexandro Orjuela : M. Javelinot, médecin
Chloé Jacob
(12 et 14.03), Marilou Rolland (13 et 15.03) : Mme Lidoine, dite mère Thérèse de Saint-Augustin, la nouvelle prieure
Claire Antoine : Mère Jeanne de l’Enfant-Jésus
Leire Viscarret : Sœur Mathilde, mezzo-soprano
Iannis Gaussin : le père confesseur du couvent, ténor
Hanlun Li (12 et 14.03), Bohdan Potebnia (13 et 15.03) : le premier commissaire
Olivier Bizot : le second commissaire, baryton :
Imanol Iraola : un officier
Sergio Villegas Galvain : le geôlier
Marion Jegou, Claudine Gérez, Calliopée Perrot, Elyn Burquier, Ophélia Besson : carmélites

Chœur de foule :
Mélanie Daurelle, Louise Adèle Roulleau
Xinpei Hong, Lea Mafille, Louise Carton, Danelle Cohadon, Roxane Terrassier, Antoine Deckeur,
Emilie Conan, Nathalie Charlotte, Andersson Steven Avellaneda Castro

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