Marc Scaramozzino©B.Adilon

Saison passées | saison 2015 - 2016

Récital master Marc Scaramozzino, chant musique ancienne

Épreuves publiques de fin de cycles Musique ancienne

Vendredi 3 juin
14:30 - Temple Lanterne
10 rue Lanterne
Lyon

Gratuit

Avec la participation de

Camille Joutard (soprano), Alice Duport-Percier (soprano), Maéva Dépollier (soprano), Axelle Verner (alto), Eymeric Mosca (ténor), Julien Drevet-Santique (ténor), Florent Karrer (baryton), Mathilde Blaineau (clavecin), Adeline Cartier (orgue), Kaori Yugami (clavecin et orgue), Benoît Fallai (guitare baroque), Simon Waddell (théorbe), Louise Bouedo (viole de gambe), Agnès Boissonnot-Guilbault (viole de gambe), Augustin Lusson (violon), André Costa (violon et alto), Véronique Bouilloux (violon et alto), Paul Monteiro (violon), Xavier Sichel (alto), Aude Walker-Viry (violoncelle), Anne Duchêne (violoncelle), Loréline Champ (traverso), Tatsiana Revina (hautbois), Sarah Dubus (flûte à bec), Marie Lerbret (flageolet), Isaure Lavergne (flageolet)

Stefano Landi (1587-1639) : Secondo libro dArie Musicali
Invan lusinghi
Amarillide, deh vieni
Alessandro Stradella (1639-1682) : San Giovanni Battista
Aria Consigliere : Anco in cielo il biondo Auriga
Recitativo Consigliere : Ma poi lasciando
Claudio Monteverdi (1567-1643) : CQuarto libro de Madrigali a cinque voci
Piagn’e sospira
Johann Sebastian Bach (1685-1750) :  Ich armer Mensch, ich Sündenknecht (BWV 55)
I. Aria : Ich armer Mensch, ich Sündenknecht
II. Récitatif : Ich habe wider Gott gehandelt
III. Aria : Erbarme dich! Laß die Tränen dich erweichen
IV. Récitatif : Erbarme dich! Jedoch nun tröst ich mich
V. Choral : Bin ich gleich von dir gewichen, stell ich mich doch wieder ein
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) :  Hippolyte et Aricie, Acte IV, scènes 1 et 2 (1733)
Air Hippolyte : Ah ! Faut-il, en un jour
Récitatif Hippolyte et Aricie : C’en est donc fait, cruel
Duo : Nous allons nous jurer une immortelle foi
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : Magnificat à 3 voix, H. 7
François Couperin (1668-1733) : Premier recueil dairs à boire en duo et trio
La femme entre deux draps, canon à 3 voix
Ah moy ! Tout est perdu !, canon à 3 voix
Jean-Philippe Rameau : Platée, Acte II, scène 3
À l’aspect de ce nuage

Marc Scaramozzino débute le chant et intègre le Conservatoire National de Région de Lyon dans la classe de Jean-Christophe Henry en 2007, parallèlement à des études de Licence en langue italienne à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Après son Master de recherche en langue italienne, Marc Scaramozzino entre au Conservatoire National Supérieur de Lyon en 2011 en chant musique ancienne dans la classe de Marie-Claude Vallin puis de Bruno Boterf avec Anne-Catherine Vinay comme chef de chant. Sa voix de haute-contre, ténor à la française, le conduit à étudier dans un premier temps le répertoire baroque français puis dans un second temps un vaste répertoire allant de la musique médiévale à la musique du XIXe siècle. Il a participé à de nombreuses master class notamment avec Philippe Jaroussky, Pascal Bertin, Hervé Niquet, Michaël Radulescu, Alain Garichot, Benjamin Lazar. Depuis 2009, il se produit avec le Choeur Emelthée dirigé par Marie-Laure Teissèdre. En juin 2012, il interprète le rôle d’un berger dans l’opéra King Arthur de Purcell avec le Concert de l’Hostel Dieu dirigé par Franck-Emmanuel Comte. En avril 2014, il interprète le rôle d’Amour dans l’opéra Les Voyages de l’Amour de Boismortier dans le cadre du CNSMDL. Depuis septembre 2014, il se produit avec le Choeur du Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet. En mai-juin 2015, il interprète le rôle d’Actéon de Charpentier dirigé par Florent Mayet au Conservatoire d’Arles. En mai 2016, il interprète les rôles du Sommeil et de Morphée dans l’opéra Atys de Lully avec l’ensemble Cappella Genevensis dirigé par Claude-Xavier Hollenstein.
Mon répertoire de prédilection tournant essentiellement autour de la musique baroque, j’ai souhaité bâtir ce programme de récital de Master autour des musiques italienne, allemande et française des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et de le mettre en lien avec mon mémoire de recherche réalisé dans le cadre de mon Master de langue italienne intitulé : « La haute-contre en France et le castrat en Italie ». L’opera seria consacre le triomphe des castrats alors que la France choisit la voix de haute-contre pour représenter le héros de ses tragédies. Ces deux voix sont les symboles d’une esthétique musicale et d’une conception culturelle, politique différentes mises en exergue notamment par la haute-contre Jélyotte en France et le castrat Farinelli en Italie. La voix de haute-contre est un ténor aigu qui peut chanter en voix naturelle. Il représente l’exception française. Le terme de haute-contre évite la confusion avec la définition du mot contre-ténor, chanteur se servant uniquement de sa voix de tête. De nombreux compositeurs tels que Charpentier, Lully, Rameau ont écrit spécifiquement pour la voix de haute-contre. La carrière du plus célèbre d’entre eux, Pierre de Jélyotte, est ainsi indissociable des opéras de Rameau.

Le castrat est une appellation usuelle des chanteurs classiques, castrés dans leur enfance afin d’éviter la mue de leur voix et pouvant par conséquent conserver à l’âge adulte la couleur musicale et l’aigu de leur voix de jeune garçon. Dès le milieu du XVIe siècle, ils se produisent sur scène depuis le début de l’histoire de l’opéra. Le plus grand nombre de castrats proviennent de l’Italie. L’un des chanteurs les plus célèbres de tous les temps, Farinelli, apparaît dans soixante opéras. La voix de castrat dans l’opera seria est mise en évidence grâce à de nombreux compositeurs à l’instar de Stefano Landi, Claudio Monteverdi, Alessandro Stradella, Alessandro Scarlatti, Haendel, Porpora… La dédicace à la princesse de Piémont dans la préface du Secondo libro d’Arie musicali de Stefano Landi fait remarquer que les airs contenus dans ce volume seront le mieux mis en valeur par son élève, Angelo Ferrotti, célèbre castrat qui chante quelques années plus tard le rôle-titre dans Il Sant’Alessio.
Stradella écrit des passages délirants dans l’oratorio San Giovanni Battista en 1675 pour le castrat Siface. Ces compositeurs italiens ne négligent néanmoins pas l’écriture d’airs pour les voix de ténor et de basse avec sauts et vocalises marquant ainsi des pages d’une grande complexité dans les opéras, les oratorios.
Monteverdi écrit par ailleurs des parties d’alto dans ses Madrigali et des rôles comiques dans ses opéras comme le rôle d’Arnalta dans L‘Incoronazione di Poppea pouvant être chantés par des voix de ténors aigus dont la tessiture est assez comparable à la ligne de haute-contre.
La cantate BWV 55, située au centre de mon programme, dont l’écriture nous rappelle les caractéristiques d’une Passion est l’unique cantate existante de J. S. Bach écrite pour ténor. Elle met particulièrement en valeur le registre aigu de la voix du ténor, faisant de ce fait écho à la voix de haute-contre.