Lavergne

Saison passées | saison 2016 - 2017

Récital de master de Isaure Lavergne, flûte à bec

Épreuves publiques de fin de cycles Musique ancienne

Vendredi 5 mai
14:30 - Salle d'ensemble
3, quai Chauveau
Lyon 9e

Gratuit

J. Michel : Quatrième concerto pour flageolet principal, arrangé par Joachim Bellay et dédié à Charles-Eugène Roy
I.  Allegro maestoso
II. Andantino con variazioni
III. Rondeau allegretto

Avec la participation de Véronique Bouilloux, Xavier Sichel (violons), Lisa Cardonnet (alto), Camille Dupont (violoncelle), Diane Mugot (basson), Anne-Louise Charrier, Sarah Van der Vlist (flûtes), Amélie Pialoux, Guy Estimbre (cors).

Adrian Willaert : Mentre che’l cor – Quel foco è morto
Madrigaux extraits de Musica Nova (Ferrare, 1559)
Diminutions citées de La Fontegara de Silvestro Ganassi (Venise, 1535)

Antony Holborne : The Fruit of Love ; The Fairie-roundAs it fell on a holie eve ; Pavan (3) ; Muy Linda
Danses extraites de Pavans, Galliards, Almains and other short Aires both grave, and light, in five parts (Londres, 1599)

Nicolas Gombert : Beati omnes. Prima et altera Pars
Psalmus CXXVII. Davidis (Norinbergae, 1569)

Avec la participation de Clémence Niclas, Hermine Martin, Valentin Bruchon, Rémi Lécorché (consort de flûtes à bec).

Anonyme Ms. Torino J.II.9 : Flour de beaulté            

Guillaume de Machaut :Gais et jolis lies chantans

Anonyme Ms. Torino J.II.9 : La belle et la gente rose
Fleur gracieuse
Tres gente pure et nete fleur de lis

Avec la participation de Jeanne Bernier, Alice Duport-Percier (chant), Marie-Domitille Murez (harpe), Anne Duchêne (vièle).

 

« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » disait Socrate. Au terme de mon cursus de Master de flûte à bec, je constate que grâce à la richesse et à la diversité des enseignements reçus et des apprentissages pratiqués, l’étendue de l’inconnu musical n’a cessé de s’élargir devant moi. Si j’ai appris à formuler des réponses « historiquement informées » face aux problématiques d’interprétation des répertoires anciens, j’ai surtout compris qu’il fallait se poser des questions. Faire des choix qui impliquent d’investir et de défricher des champs nouveaux. Ne jamais se satisfaire de ce qui existe déjà, ni du sentiment de confort qui nait de ce qui semble acquis. La musique comme mouvement perpétuel et insaisissable, constamment naissant et évolutif, impose que le musicien soit également en mouvement, en marche, de corps et d’esprit.

Ma volonté pour ce concert a été de faire le pari de l’inédit et de l’inouï, au sens littéral. Tel un tabouret à trois pieds, le programme enjambe les xviieetxviiiesiècles pour s’ancrer dans trois sphères temporellement lointaines, mais extrêmement proches en terme de sensibilité musicale. De l’exubérante galanterie pré-romantique à ce que l’on appelle l’ars subtilior d’un Moyen-âge au summum de la complexité rythmique, friand du « pourquoi écrire la musique simplement, quand on peut l’écrire de manière compliquée », il n’y a qu’une différence de vocabulaire. L’essence expressive à rechercher est bien la même. Le rubato n’a pas été inventé au xixesiècle, et les humanistes contemporains de Silvestro Ganassi étaient bien familiers de cette sprezzatura qui ne consiste qu’en une élégance extrême dans la difficulté feinte. La notation musicale n’a longtemps été qu’un aide mémoire, un arrêt sur image d’un instant mouvant et bien vivant. Charge au musicien de s’en imprégner, et de faire en sorte que ces fleurs noircies sur le papier réveillent à l’oreille toutes leurs couleurs.

En concevant ce programme, j’ai souhaité mettre en lumière des esthétiques méconnues et emprunter des chemins rarement foulés. Et par cette démarche, faire honneur à ce que j’ai sans doute reçu de plus significatif de mon professeur, Pierre Hamon : une insatiable recherche de liberté.

 

Isaure Lavergne

Curieuse de tout ce qui a trait aux pratiques musicales anciennes, Isaure se plaît à explorer de vastes champs musicaux, du Moyen-âge au xixe siècle. C’est au contact de Sébastien Marq qu’elle pousse à six ans les portes d’un imaginaire créatif, par l’apprentissage de la flûte à bec. Elle reçoit par la suite l’enseignement de Pierre Boragno au CRR de Versailles, et celui de Pierre Hamon au CNSMD de Lyon où elle termine actuellement son cursus en Master.

Passionnée par les œuvres inédites et les instruments méconnus, elle s’adonne également à l’étude du flageolet français auquel est consacré son mémoire de Master.

Désireuse d’élargir son répertoire et sa compréhension de la musique, elle entre avec Mélanie Flahaut et Jérémie Papasergio dans la grande famille du basson, parcourant aussi bien les chemins de la Renaissance que les portées du Classique. Elle approfondit actuellement sa formation en Master auprès de Laurent Le Chenadec, au CNSMDL. Son insatiabilité musicale la conduit également à débuter l’étude du cornet à bouquin auprès de Jean Tubéry.

Convaincue que la musique naît d’abord de la relation humaine, et la nourrit, elle décide de fonder en 2015 l’ensemble Libera me avec trois amis et complices du CNSMDL, et entreprend par lui de valoriser le patrimoine culturel français du xviiie siècle. Très attachée à la pratique d’orchestre, elle joue sous la direction de Hervé Niquet (Le Concert Spirituel), Dominique Daigremont (Les Goûts Réunis), Sébastien d’Hérin (Les Nouveaux Caractères), Jean-Marc Aymes (Concerto Soave), Olivier Schneebeli (Pages et Chantres du CMBV) ou encore François Bazola (ensemble Consonance).

 

Professeur : Pierre Hamon
Chef de département : Anne Delafosse