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Saison passées | saison 2017 - 2018

Orchestre du CNSMD de Lyon

Saison symphonique

Mercredi 29 novembre
20:30 - Théâtre du Vellein
Avenue du Driève
38090 Villefontaine
04 74 80 71 85
Tarif : de 16 à 24 €

Avant-concert à 19h
par Max Dozolme, étudiant du département de culture musicale

Peter Csaba, direction
Gilles Apap, violon solo

Béla Bartók : Concerto n°2 pour violon et orchestre sz. 112
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Symphonie n°5 en mi mineur op. 64

Croyez-vous au destin ?

Présents pour la seconde fois sur la scène du Théâtre du Vellein, les 80 musiciens de l’Orchestre du CNSMD de Lyon sont dirigés par Peter Csaba.

Réunir la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski (1888) et le Concerto pour violon n°2 de Bartók (1939) c’est embrasser à la fois le clair et l’obscur. D’un côté, une œuvre tragique, composée à un moment de crise créative et qui se veut l’incarnation de la lutte d’un homme face à son destin. De l’autre, un regain de lumière ainsi qu’une emphase de virtuosité dans un climat hongrois aux relents de plus en plus fascistes et antisémites. Deux pièces qui malgré l’opposition de leurs caractères, des contextes et des époques se rejoignent dans des gestes esthétiques communs. Les deux visages de Janus vont le même chemin.

« Introduction : soumission totale devant le destin ou, ce qui est pareil, devant la prédestination inéluctable de la providence. Allegro I. Murmures, doutes, plaintes reproches à XXX. Ne vaut-il pas mieux se jeter à corps perdus dans la foi ? Le programme est excellent, pourvu que j’arrive à le réaliser… ». Ces quelques lignes provenant d’esquisse écrites en mars 1888 par Tchaïkovski lui-même ont valeur de programme. Composé entre mai et août 1888, la Cinquième Symphonie est écrite onze ans après la Quatrième et conserve de son ainée un déroulement musico-dramatique lié au fatum. En effet, les quatre mouvements sont organisés selon un thème qui, une fois exposé au tout début de la pièce, traverse toute l’œuvre dans un affrontement constant entre caractères légers et dynamiques (la valse du troisième mouvement) et des pages mélancoliques, orgueilleuses voire tragiques. Mélange subtil entre esprit romantique allemand, russe et français, la Cinquième Symphonie n’a rien à envier au terme de « pathétique » dont sera qualifiée l’ultime symphonie de Tchaïkovski.

Cette pensée cyclique, du temps musical se trouve au cœur de l’esthétique de Bartók et notamment dans le Concerto pour violon n°2 qui ajoute à ce principe l’idée de miroir à l’échelle de l’œuvre entière. En effet, le troisième et dernier mouvement du concerto est le reflet quasiment exact du premier. Tous les éléments mélodico-rythmiques (qui rappellent à maints égards le verbunkos, une danse traditionnelle hongroise) reviennent, dans l’ordre, et de manière plus ou moins cryptée. Le second mouvement, quant à lui, repose sur le principe de thème et variations, un principe qui aurait pu être l’identité même de cette pièce si Zoltan Székely, dédicataire et créateur de l’œuvre, n’avait pas insisté pour que Bartók lui compose spécifiquement un concerto et non pas un thème et variations pour orchestre et soliste. Mais l’idée de retour transfiguré est tant palpable dans cette œuvre que Bartók confia à son ami violoniste : « Je t’ai bien eu : je les ai écrites, mes variations ! »

Max Dozolme
Etudiant en Culture Musicale au CNSMDL

Dans le cadre du Dialogue Est-Ouest

Le monde d’aujourd’hui tire une grande partie de sa richesse des échanges entre les cultures. Dialogue Est-Ouest a pour vocation d’éveiller la curiosité du public et d’encourager les étudiants à accueillir une sensibilité empreinte de métissage culturel au sein de leur jeu afin de le doter d’une générosité sans cesse renouvelée.
Ce festival pose la question de l’influence de la musique traditionnelle sur la musique dite « savante ». Les classes de piano, de direction de chœurs, l’orchestre, le département de musique de chambre et la Recherche répondent présents à l’invitation au voyage musical, et s’ouvrent avec vitalité aux rythmes dansants et aux mélodies suaves d’Europe de l’Est.
Dans un esprit de résonance culturelle, Dialogue Est-Ouest navigue sur les eaux musicales de la Volga, du Danube, de l’Elbe … avec comme fil conducteur les œuvres de Béla Bartók qui est considéré comme l’un des premiers « ethnomusicologues » de l’histoire. La classe d’ethnomusicologie du Conservatoire, animée par Fabrice Contri, se situe d’ailleurs à l’initiative de l’invitation cette année de deux ensembles de musique traditionnelle russe et roumaine qui illustreront la diversité d’un patrimoine musical étonnamment vivant.

Théâtre du Vellein