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Saison passées | saison 2017 - 2018

Cantates de Bach

Musique ancienneVoix, lyrique et chœurs

Mardi 3 avril
20:00 - Chapelle de la Trinité
29-31 rue de la Bourse
Lyon 1er
04 78 38 09 09
Payant

Classe de direction de chœurs
Ensemble vocal
Solistes des classes de chant
Orchestre du département de musique ancienne
Raphaël Pichon
, Lionel Sow et les professeurs du département de musique ancienne

Jean-Sébastien Bach
Cantate BWV 39 Brich dem Hungrigen dein Brot
entracte
Cantate BWV 198 Trauerode

En mai 1723, Johann Sebastian Bach obtient le poste de Cantor de l’église Saint-Thomas de Leipzig. Dès lors chargé de l’organisation, de l’exécution et de l’enseignement de la musique au sein de l’église, il a également pour tâche de constituer, majoritairement en composant lui-même, des cycles de cantates couvrant chaque année liturgique.
Dans l’Allemagne luthérienne du xviiie siècle, la cantate d’église constitue en effet un élément majeur de la liturgie : exécutée durant le culte dominical, elle fait office de commentaire voire d’explicitation des lectures du jour, s’affirmant par là-même comme une sorte de prédication musicale officieuse.
La cantate BWV 39 Brich dem Hungrigen dein Brot (Partage ton pain avec ceux qui ont faim), composée pour le dimanche 23 juin 1726 suivant celui de la fête de la Trinité, ne déroge pas à l’usage et se fait prolongation de l’Epître (1 Jn 4:16‑21) traitant de l’amour divin et du texte évangélique du jour (Lc 16:19‑31) qui évoque le sort de deux hommes, l’un riche durant sa vie et tourmenté après sa mort et l’autre pauvre durant son existence terrestre et jouissant de réconfort et de délices après son trépas. Bach utilise pour ce faire un livret tiré de textes religieux utilisés à la cour de Meiningen (Thuringe) et probablement écrits par le duc Ernest-Louis ier de Saxe-Meiningen (1672‑1724), l’employeur du compositeur Johann Ludwig Bach (1677‑1731), cousin de Johann Sebastian. Sont mises en exergue les thématiques de la charité et de la gratitude face aux dons de Dieu.
Deux citations bibliques sont pour cela sélectionnées. Le texte vétéro-testamentaire (Is 58:7‑8) initie la première partie et l’extrait néo-testamentaire (He 13:16) la seconde. La prédication sur les textes lus au cours de la liturgie est ainsi enrichie de deux nouveaux textes bibliques qui encadrent le discours puisque la première partie de la cantate précède le sermon tandis que la seconde lui succède. Les récitatifs et airs qui s’ajoutent déclinent en différentes atmosphères, à l’aide de textes non scripturaires, la trame thématique tissée par les deux mouvements originels.
A la monumentalité empreinte d’inventivité et d’intensité émotionnelle du premier mouvement, qui donne à entendre diverses configurations du chœur soulignant les articulations du texte, répond l’assurance paisible du choral final, un genre qui, de par son rôle usuel de chant de la congrégation dans la tradition luthérienne, ouvre la louange à l’ensemble de l’assemblée et plus largement encore à une dimension universelle.
Si la cantate BWV 198 Laß, Fürstin, laß noch einen Strahl (Laisse, Princesse, laisse encore un rayon) correspond pour sa part à un événement local, elle n’en atteint pas moins une ampleur qui dépasse l’anecdote du fait de la profondeur des sentiments exprimés. Cette « ode de tristesse » traduit en effet en musique l’affliction des Saxons suite au décès de la princesse‑électrice Christiane Eberhardine de Brandenburg-Bayreuth (1671‑1727). Mariée en 1673 au prince Frédéric-Auguste de Saxe dit « le Fort » (1670‑1733), la princesse avait conquis le cœur de la Saxe, région hautement réformatrice, en restant fidèle à sa foi protestante alors que son époux se convertissait au catholicisme afin de pouvoir accéder au trône de Pologne.
Ainsi, si  Laß, Fürstin ne peut être qualifiée de cantate d’église du fait de sa fonction d’hommage, elle n’en manque pas moins de souligner les vertus de la défunte, au premier rang desquelles sa piété. En sous-titrant son œuvre « Tombeau de S.M. la reine de Pologne », Bach la rattache à la grande tradition du genre honorifique français du tombeau, genre consistant en un hommage musical à une personnalité particulière. La solennité impliquée par ce genre, parfaitement rendue par la musique de Bach, s’accorde parfaitement aux circonstances de création de la cantate, composée spécifiquement pour les célébrations funèbres organisées le 17 octobre 1727 par l’université de Leipzig sous la houlette du jeune étudiant Hans Carl von Kirchbach (1704‑1753).
Ce dernier commanda à l’homme de lettre Johann Christoph Gottsched (1700‑1766) le livret et à Bach la musique d’une cantate dont les deux parties devait encadrer sa propre oraison funèbre. Ici encore, la part belle est laissée au chœur, notamment dans le mouvement initial qui mêle en une parfaite alchimie la délicatesse d’une instrumentation particulièrement variée et le climat de profonde désolation traduit par des motifs semblant figurer des sanglots. Les arias et récitatifs qui se succèdent s’attachent tous à traduire eux aussi un chagrin unanimement partagé avant que le dernier mouvement, lui aussi choral, ne souligne la trace laissée par la défunte dans les esprits et son immortalité dans les cœurs à travers les vertus qu’elle défendait.

Gaëlle Fourré, étudiante du département de culture musicale

Solistes des classes de chant

Jeanne Bernier, Alice Duport-Percier, Nicolas Kuntzelmann, Sylvain Manet, Eymeric Mosca, Axelle Verner, Noé Chapolard

Orchestre du département de musique ancienne

Ondrej Hanus, Emi Nakajima, flûte à bec
Lorenz Rety, Gabriel Pidoux, hautbois
Victoire Fellonneau, Victoria Romann, traverso
Agnès Boissonnot-Guilbault, Pauline Chiama, viole de gambe
Lucas Alvarado, violone
Aleksandra Brzoskowska, Minori Deguchi, Fanny Goubault, Xavier Sichel, Galel Sanchez, Loïc Simonet, violon
Martina Grabowska, Vladislav Bechtlich-Szonyi, alto
Clara Fellmann, Thomas Guyot, Michel Souppaya, violoncelle
Isaure Lavergne, basson
Pernelle Marzorati, harpe ancienne
Clément Stagnol, luth
Pablo de Vega, Yukari Ishikawa, Adeline Cartier, Maximin Catineau, clavier

Ensemble vocal

9 sopranos / 7 altos / 6 ténors / 10 basses
Maud Bessard, Luce Courceulles, Niki de Vlaming, Mao Hayakawa, Marie Le Guern, Clémence Niclas, Marie Ploquin, Marija Strapcane, Cécile Turbil, sopranos
Guillemette Daboval, Sarah Devoyon, Lauranne Molon, mezzos
Anne-Sophie Eisele, Victoire Fellonneau, Claire Laplace, mezzo-sopranos
Arnaud Glück, contre-ténor
Augustin d’Arco, Martin Davout, Stéphane Ge, Adriaan Lauwers, Sami Naslin, Pablo de Vega, ténors
Wilfried Blanchard, Abel-Loup Boye, Clément Brun, Florent Farnier, Louis Gal, Nicolas Jacobée, Liochka Massabie, barytons
Enguerrand Bontoux, Noé Chapolard, Pierre-Louis Delaporte, basses

Classe de direction de chœurs

Maud Bessard-Morandas, Clément Brun, Noé Chapolard, Guillemette Daboval, Pierre-Louis de Laporte, Louis Gal, Liochka Massabie, Lauranne Molon

 Chapelle de la Trinité