Danse

Saison passées | saison 2015 - 2016

Aux portes de la terre

Danse Création musicale et improvisation

Vendredi 11 mars
19:20 - Théâtre Astrée, Université Lyon 1
Campus Lyon Tech - La Doua, 6 avenue Gaston Berger
69100 Villeurbanne
04 72 44 79 45
Gratuit

Cécile Costa-Coquelard, alto et coordination

Florent Duverger, percussions
Jeune ballet contemporain/Département danse du CNSMD de Lyon
Anne Martin, chorégraphie

Facsar (2016), chorégraphie d’Anne Martin,
sur la Sonate pour alto seul de György Ligeti.

Voci (2015), chorégraphie d’Anne Martin,
sur Naturale su melodie siciliane de Luciano Berio,
pour alto, percussion et voix enregistrée

Aux portes de la terre

est un spectacle imaginé par l’altiste Cécile Costa-Coquelard et chorégraphié par Anne Martin pour le Jeune Ballet et les étudiants de danse contemporaine du CNSMD de Lyon.
Porté par l’évocation de musiques traditionnelles magnifiées par Berio et Ligeti, il interroge notre rapport au patrimoine et puise aux racines culturelles.
De la ninna nanna sicilienne (berceuse) au chant des Carpates, en passant par le swing du jazz, les identités singulières s’estompent peu à peu pour dessiner un portrait métis, trait d’union de nos différentes cultures. Cette richesse de représentations inspire l’univers chorégraphique, livrant un récit authentique et actuel du paradoxe de notre identité plurielle.

Tous mes remerciements les plus chaleureux à Anne, aux danseurs et à Florent qui ont accepté de m’accompagner une nouvelle fois dans une aventure musicale et dansée, et sans qui ce spectacle n’aurait pas vu le jour. Une pensée spéciale pour Grégoire Malandain qui a transmis avec patience et gentillesse son rôle à Pavel Danko et un immense merci aux danseurs du Jeune Ballet qui sont rentrés de leur Erasmus pour redonner Voci. Et, bien sûr, un grand merci aux régies de l’Astrée et du CNSMD de Lyon !

Note de programme

Les deux pièces ont été chorégraphiées par Anne Martin en suivant une démarche de travail par étapes : écoute de la musique pour en tirer des évocations chez les danseurs, travail en exploration orientée par les thématiques dégagées, en solo, duo ou en groupe. Ces propositions lui permettent de retenir les idées pouvant être réutilisées dans la chorégraphie finale. À cette étape, les danseurs retravaillent les éléments retenus de l’exploration en se racontant vraiment une histoire, en se constituant un vocabulaire gestuel pour proposer une phrase chorégraphiée cohérente. Certaines propositions faites en solo ou duo peuvent finalement donner lieu à une chorégraphie collective, tout comme certaines idées de départ défendues par les uns sont reprises par d’autres pour leur exécution : chaque danseur s’implique de manière active dans le rendu de certaines parties de la pièce, sans en connaître l’agencement final. Les solos sont choisis de manière à mettre en valeur la personnalité de chaque danseur sans perdre de vue le lien avec la musique. Durant cette réflexion, Anne se tient à disposition des élèves pour les guider dans l’aboutissement de leur inspiration, autant dans un souci de geste technique qu’artistique. Véritable chef d’orchestre, Anne Martin replace chaque élément avec la musique selon le sentiment qu’elle dégage. Finalement, si c’est la musique qui nourrit d’abord la danse, la danse nourrit à son tour l’imaginaire du musicien et se rend indispensable à son interprétation.
Facsar, sur la Sonate pour alto seul de György Ligeti est le nom du 3e mouvement de cette sonate. Ce mot hongrois – langue maternelle du compositeur – signifie « tordre » mais est aussi utilisé « pour exprimer le sentiment tirant et piquant qu’on ressent dans le nez au moment de pleurer » selon les propos de Ligeti lui-même.
Les six mouvements font référence à des univers aussi différents que celui d’un chant nostalgique des Carpates (1er mouvement), de l’écriture jazzy et « relaxed » d’un motif répété en boucle avec des rythmes variés (2e mouvement) ou de l’harmonisation croissante et de plus en complexe d’une mélodie très simple (3e mouvement). Ligeti utilise ainsi des intervalles caractéristiques de la musique traditionnelle de divers horizons : intervalles inférieurs au demi-ton et faisant référence à la gamme naturelle (1er mouvement), usage de secondes et septièmes parallèles que l’on peut retrouver dans certaines traditions de polyphonies vocales des pays du Balkan (5e mouvement). Il s’intéresse plus spécifiquement à l’aspect formel du mouvement dans le perpetuum mobile (4e mouvement) ou à l’évocation d’une danse (dernier mouvement, Chaconne chromatique).
L’ensemble de la chorégraphie a été très marqué de l’empreinte des attentats de novembre. Elle alterne moments d’insouciance, de légèreté (souvent des passages virtuoses ou ardus pour l’altiste !) interrompus par des passages plus violents accentuant le caractère austère de l’œuvre.
Voci, sur Naturale de Luciano Berio a été créée pour les Ateliers d’Hiver 2015 et reprise dans une version où le musicien est intégré à la chorégraphie. Mosaïque de chants traditionnels siciliens (chants de travail, chants religieux, berceuses…) magnifiée par Berio, la pièce met en abîme une voix hors du temps : celle du marchand ambulant vantant les mérites des produits qu’il propose en criant lors des marchés, la percussion venant apporter une profondeur au discours de l’alto ou soulignant son aspect tantôt vocal, tantôt dansé. Parmi les idées retenues pour la danse : un cri silencieux, un animal fâché, marcher sur l’air, être exaspéré(e), résister, un souvenir de danse traditionnelle ou vendre quelqu’un. Certains passages évoqueront une danse traditionnelle « réinventée » ou un vieux cliché de photographie de famille rappelant la sorte de culte qu’elle inspire en Sicile.

Facsar sera redonné le samedi 12 mars 2016 lors des Ateliers d’Hiver de la Danse au Tobbogan (Lyon).

Les danseurs

Facsar (2016), chorégraphie d’Anne Martin,
sur la Sonate pour alto seul de Ligeti.
Classe DNSP2 de danse contemporains du CNSMD de Lyon
Salomé Belin, Jazz Barbe, Alexandra Blondeau, Pavel Danko, Lucia Gervasoni, Louise Gourvellec, Théo Marion-Wuillemin, Alexandre Nadra, Clément Olivier, Manon Payet, Léna Pinon-Lang, Julie Richalet

Voci (2015), chorégraphie d’Anne Martin,
sur Naturale su melodie siciliane de Luciano Berio,
Jeune Ballet contemporain du CNSMD de Lyon
Mathilde  Besnard, Loulou Carré, Pavel Danko, Sarah Dunaud, Jane Fournier-Dumet, Vera Gorbatcheva, Tom Grand Mourcel, Chandra Grangean, Charlotte Mattei, Lise Messina, Davide Pillera, Éleonore Pinet-Bodin